LE LIVRE DES JUGES
Ce livre se rattache à celui de Josué, puisqu’il commence ainsi : « Après la mort de Josué »
Il a pour but de nous raconter l’histoire du peuple pendant la période des Juges, depuis la mort de Josué.
Sans doute, nous ne savons pas tout ce qui s’est passé pendant la période qui sépare Josué de Samuel, mais nous possédons les récits essentiels.
Ici encore, nous pouvons admirer la manière dont les écrivains sacrés racontent les faits du passé, comment ils savent toujours se laisser inspirer par le souci de la vérité et par le désir de glorifier l’Eternel.
En cela les historiens sont vraiment des prophètes ; l’Esprit de prophétie est sur eux comme il sera plus tard sur Ésaïe et Jérémie.
Le Livre des Juges (Hébreu : SOPETIM) tire son nom de la suite de personnages qu’il dépeint et présente comme étant des hommes suscités par l’Eternel pour délivrer les tribus d’Israël de leurs ennemis et pour les « juger » ; cela ne veut pas nécessairement dire les gouverner, mais exécuter les jugements que Dieu a prononcés sur elles.
Le mot : SOPETIM est de la même origine que le terme phénicien qui, si l’on en croit les écrivains romains, servira 1000 ans plus tard à désigner les premiers magistrats de Carthage (suffetès)
Dans les textes samaritains, les juges sont appelés « ROIS »
Dans la Bible hébraïque, le Livre des Juges à la suite de Josué et avant Samuel et Rois, est le 2ème livre des « prophètes antérieurs »
L’ÉPOQUE
Le livre des Juges couvre les 2 ou 3 siècles qui suivent l’entrée des tribus d’Israël dans le pays de Canaan sous la conduite de Josué (environ : 1250 - 1200 avant Jésus-Christ.
De la conquête de Canaan au ministère de Samuel.
L’AUTEUR
Inconnu
Il vécut en tout cas après l’institution de la monarchie (Juges : 17 / 6)
Les preuves de la date antérieure montrent simplement que la plus part des différentes parties qui composent les Juges sont plus anciennes que le Live achevé tel qu’il nous est parvenu.
Car l’auteur avait à sa disposition beaucoup de documents anciens, le plus vieux étant le cantique de Débora (Juges : 5 / 2, 31a)
Contemporain de l’événement qu’il célèbre.
Il a présenté ses documents de manière à en faire ressortir sa philosophie de l’histoire.
La plus grande partie du livre (c’est-à-dire : le récit des multiples chutes dans l’idolâtrie sous l’oppression étrangères ou des différentes libérations) est bâtie sur un schéma invariable : « … Et les enfants d’Israël firent ce qui déplaît à l’Eternel et l’Eternel les vendit entre les mains de A, roi de B, qui les opprima pendant X années. Et ils crièrent à l’Eternel, et l’Eternel leur a suscité un libérateur, C fils de D et il triompha de A roi de B et délivra Israël et lez pays fut en repos pendant Y ans » (ou : « et il fut Juge en Israël pendant Y ans »
Le temps des Juges, « L’Orge de fer d’Israël » (comme on l’a appelé dans le sens spirituel et non économique) fut donc pour le peuple une période d’adaptation aux conditions de vie en Canaan, et de lutte pour sa survie nationale.
Si nous n’avions pas le livre des Juges, cet effort pourrait nous sembler vouer à l’échec ; mais les livres de Samuel nous racontent comment la défaite devint victoire.
Sur le plan religieux, cette période nous est présentée comme un temps ou Dieu façonna son peuple dans le creuset de l’affliction, pour qu’il puisse être son instrument choisi pour l’accomplissement de son plan dans le monde.
Même si les détails de nombreux épisodes pris à part peuvent paraître peu édifiants, vus dans leur ensemble ils concourent à dépeindre la fidélité sans limites du Dieu d’Israël à l’alliance avec son peuple malgré les nombreuses infidélités de ce dernier.
Il lui dispense en effet grâces et châtiments, et lui montre ce que cela veut dire pratiquement que d’être son peuple et de l’avoir pour Dieu.
Samuel dans son discours d’adieu à Israël lui rappelle comment le Seigneur l’avait tiré d’Égypte sous la conduite de Moïse et d’Aaron et l’avait fait « habiter dans ce lieu »
Mais … ajouta-t-il … (1 Samuel : 12 / 8-11 ; 2 Samuel : 11 / 21 ; Ésaïe : 9 / 4 ; Ésaïe : 10 / 26 font encore allusion à d’autres incidents qui eurent lieu pendant la période des Juges.
Mais c’est Hébreux 11 / 32 qui rend le plus bel hommage aux hommes de cette époque : Gédéon, Barak, Samson, Jepthté « figurent au nombre de ceux » qui, par la foi vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, échappèrent au tranchant de l’épée.
PLAN DU LIVRE DES JUGES
Introduction
Israël après la mort de Josué
(Juges : 1 à 3 / 6)
a) État politique (Juges : 11 à 2 / 5)
b) État religieux (Juges : 2 / 6 à 3 / 6)
L’histoire des Juges
(Juges : 3 / 7 à 16 / 31)
a) Othniel, Éhud, Schamgar (Juges : 3 / 7 à 31)
b) Débora et Barak (Juges : 4)
c) Gédéon, Abimélec, Thola (Juges : 6 à 10 / 15)
d) Jephté, Ibtsan, Élon, Abdon (Juges : 10 / 6 à 12)
e) Samson (Juges (13 à 16)
Deux épisodes
a) Culte illégitime de Mica, conquête de Laïs (Juges : 17 à 18)
b) Crime commis à Guibea, châtiment de la tribu de Benjamin (Juges : 19 à 21)
MÉSSAGE CENTRAL
La désobéissance aux commandements de Dieu amène des troubles sans fin dans la vie politique, sociale, religieuse du peuple, mais Dieu est toujours prêt à délivrer quand il y a repentance.
VERSET CLÉ
« En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Juges : 17 / 6)
CARACTÉRISTIQUES DE L’ÉPOQUE DES JUGES
ANARCHIE POLITIQUE (Juges : 17 / 6 ; Juges : 18 / 1 ; Juges : 19 / 1 ; Juges : 21 / 25)
CHAOS MORAL ET SOCIAL (Juges : 19 / 21)
APOSTASIE RELIGIEUSE (Juges : Juges : 17 ; Juges : 18 ; Juges : 2 / 12 ; Juges : 16 : Juges : 3 / 7 ; etc …)
Le péché d’Israël
a) N’avoir pas chassé les nations païennes, malgré l’ordre express de Dieu (Juges : 1 / 21, 27, 29, 31, 33 ; Exode : 23 / 27-33 ; Exode : 30 / 11-16 ; Nombres : 33 / 50, 56)
b) Avoir habité parmi elles (Juges : 1 / 33 ; Juges : 3 / 5)
c) S’être allié à elles par mariage (Juges : 3 / 6)
d) Avoir servi leurs dieux (Juges : 2 / 11, 13, 17 ; Juges : 3 / 6)
e) Avoir abandonné Dieu (Juges : 2 / 12)
f) S’être disputé entre tribus (Éphraïm contre Gédéon (Juges : 8 / 1) Éphraïm contre Jephté Juges : 12 : 1)
Les Benjamites contre les onze tribus (Juges : 20 / 14) …
Les chrétiens sont toujours en danger de suivre cette voie : FAIRE DES COMPROMIS avec le mal (dans le domaine de la doctrine (Apocalypse : 2 / 14-15) et de la pratique (Apocalypse : 2 / 20) et se diviser entre eux.
Un péché entraîne l’autre : tendre la main à l’ennemi du dehors, c’est rompre la communion avec les amis du dedans