PREMIERE EPITRE DE JEAN
Avec l’Épître de Jean, nous pénétrons dans un autre monde.
Tout est net, tranché, absolu. Dès les premières notes, un souffle de certitude vous fouette le visage : « Nous avons vu, entendu, touché, nous savons, nous connaissons »
La certitude repose sur la révélation apportée par Jésus et à laquelle les apôtres ont rendu témoignage.
Au milieu des incertitudes de notre temps, cette lettre nous apporte des certitudes.
Ses affirmations lapidaires, toutefois, exigent une prise de position aussi nette et tranchée ; on croit ou on ne croit pas (1 Jean : 5 / 9-10), on a la vie ou on ne l’a pas (1 Jean : 5 / 12)
Vous ne savez pas quelle est votre position ?
Alors l’Épître vous fournit des critères qui vous permettront de faire le point avec exactitude.
L’AUTEUR
Ni salutations, ni introduction, aucun nom n’apparaît dans l’écrit ; mais l’auteur connaît les destinataires (1 Jean : 2 / 21 ; 1 Jean : 4 / 4)
Il dit avoir entendu, vu de ses yeux, contemplé et touché de ses mains, la Parole de vie (1 Jean : 1 / 1)
Il invoque donc les données des trois principaux sens pour appuyer son autorité de témoins.
Pour affirmer que « le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde »
Il se présente, une fois de plus, comme témoin oculaire (1 Jean : 4 / 14)
Cette qualité était l’une des conditions de l’apostolat (Marc : 3 / 14 ; Luc : 24 / 48 ; Jean : 15 / 27 ; Actes : 1 / 21-26 ; Actes : 22 / 12-15 ; Actes : 26 / 16 ; 1 Corinthiens : 9 / 1 ; 1 Corinthiens : 15 / 8-9)
Christ a choisi et envoyé les apôtres pour qu’ils attestent et proclament ce qu’ils ont vu et entendu (Marc : 6 / 7 ; Luc : 6 / 13)
L’important n’est pas seulement le contenu du témoignage mais aussi la personne qui témoigne (Jean : 1 / 32-34 ; Jean : 3 / 11, 32)
Cinq livres du Nouveau Testament sont attribués à l’Apôtre Jean.
Parmi eux, seul l’Apocalypse porte un nom d’auteur (Apocalypse : 1 / 1, 4)
L’Évangile est présenté comma ayant été écrit par « le disciple que Jésus aimait » (Jean : 20 / 2 ; Jean : 21 / 7, 20, 24)
Dans II et III Jean, l’auteur se donne le nom ou le titre : « d’Ancien »
Or, entre l’Évangile et les trois Épîtres, les ressemblances de style et de pensées sont si frappantes que la presque totalité des spécialistes les attribuent au même auteur.
Les pensées parallèles sont si nombreuses qu’il faudrait plusieurs pages pour les citer.
DATE
L’Épître a du être écrite peu après l’Évangile, vers les années 90 à 95 après Jésus-Christ.
Certains pensent à 87.
DESTINATAIRES
Les mêmes que ceux de l’Évangile.
Les Épîtres de Jean furent adressés aux Églises de la Province d’Asie (La Turquie aujourd’hui) vers la fin du 1er siècle.
Cette région avait été évangélisée de très bonne heure.
Les 7 églises destinataires des lettres de l’Apocalypse 2 et 3 sont toutes situées dans cette province.
Notre Épître s’adresse donc à des chrétiens de la « seconde génération » puisque l’Évangile est implanté chez eux depuis une quarantaine d’année.
VERSET CLE
« Voyez quel amour le Père a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean : 3 / 1)
MOTS CLES
Lumière – Amour – Vie – Vérité – Demeurer – Communion – Connaître – Savoir – Petits enfants
PLAN DE L’EPITRE
Introduction (1 Jean : 1 / 1-4)
1. Condition de la communion avec Dieu : marcher dans la lumière
(1 Jean : 1 / 5 à 2 / 27)
a. Dieu est lumière (1 Jean : 1 / 5 à 2 / 2)
b. Marcher dans la lumière, c’est obéir et aimer (1 Jean : 2 / 3-11)
c. Marcher dans la lumière c’est se séparer du monde (1 Jean : 2 / 12-17)
d. Péril des ténèbres : les Antichrist (1 Jean : 2 / 18-27)
2. Fruit de la communion avec Dieu : marcher dans l’amour
(1 Jean : 2 / 28 à 4 / 21)
a. Les enfants de Dieu pratiquent la justice (1 Jean : 2 / 28 à 3 / 10)
b. Pratiquer la justice c’est aimer (1 Jean : 3 / 11-24)
c. Erreur et vérité (1 Jean : 4 / 1-6)
d. Origine et manifestation de l’amour divin (1 Jean : 4 / 7-10)
e. Amour pour Dieu et pour le prochain (1 Jean : 4 / 11-21)
3. Preuve de la communion avec Dieu : la vie
(1 Jean : 5 / 1-20)
a. La foi, condition pour posséder la vie (1 Jean : 5 / 1-5)
b. Le témoignage de Dieu, base de notre foi (1 Jean : 6 / 6-13)
c. Fruits de la vie de Dieu en nous (1 Jean : 5 / 14-20)
- La prière (1 Jean : 5 / 14-15)
- L’amour des âmes (1 Jean : 5 / 16-17)
- La séparation d’avec le mal (1 Jean : 5 / 18-19)
- La connaissance de Jésus-Christ (1 Jean : 5 / 20)
Conclusion
(1 Jean : 5 / 21)
THEME CENTRAL
La communion avec Dieu le Père
On a résumé parfois l’Épître de Jean en trois mots :
Chapitres : 1 et 2 : Dieu est Lumière
Chapitres : 3 et 4 : Dieu est amour
Chapitre : 5 : Dieu est vie
Depuis l’époque où Paul a adressé ses lettres aux Éphésiens, aux Colossiens et aux proches Galates, les temps ont bien changé.
La destruction du Temple de Jérusalem a démontré de façon éclatante que l’ère juive est révolue.
Les controverses sur la loi, la circoncision et le salut par les épreuves se sont apaisées.
A leur place, de nouvelles discussions surgissent suscitées par les païens cultivés qui pénètrent dans l’Église.
Ils apportent en venant, leurs idées philosophiques et religieuses.
Une nouvelle religion se répand, englobant tous les systèmes existants.
Le paganisme, le judaïsme, et maintenant aussi, le christianisme, c’est donc une religion syncrétiste, c’est-à-dire, une combinaison plus ou moins cohérente de plusieurs systèmes philosophiques et religieux.
Ce mouvement connu plus tard sous le nom de gnosticisme (de gnose : connaissance) a pénétré dans certaines branches du judaïsme.
L’Église, il est vrai, a remporté la victoire sur eux par sa fidélité à la vérité (1 Jean : 4 / 4)
Néanmoins leur influence séductrice continue à s’exercer sur des membres de l’Église.
Plusieurs sont vacillants et ne savent plus où est la vérité, ni comment la distinguer de l’erreur.
Voici leur doctrine : Les grecs affirmaient : l’esprit est bon, la matière est le siège du mal.
Les Perses reconnaissent deux dieux dans l’univers : le Dieu de lumière et le dieu des ténèbres.
Les gnostiques prétendent : le Dieu de lumière est un pur esprit, il ne peut avoir créé le monde qui est matériel.
La création est l’œuvre d’un démiurge hostile à Dieu.
En l’homme ils distinguent le corps qui est mauvais, et l’âme, étincelle divine, capable d’entrer en communication avec Dieu, mais qui est prisonnière du corps.
Donc, pour sauver l’homme des « révélateurs » ou « porteurs de lumière » émanant de Dieu sont venus dans le monde apporter à certains élus (les spirituels) la vraie connaissance de Dieu et des moyens d’entrer en relation avec lui (rites, secrets, visions, sacrements mystiques.)
Grâce à cette « gnose » ils peuvent gravir les différents échelons qui les séparent de Dieu et être finalement « déifiés », c’est-à-dire – sauvés – non pas du péché, mais de l’ignorance et de l’emprise de la matière.
Ils disent que l’un de ces révélateurs était le Christ, venu en Jésus durant les 3 années de son ministère – car il était impensable que le Fils de Dieu se fut incarné dans un corps matériel, donc mauvais.
Certains gnostiques affirmaient que l’on démontrait son mépris de la chair et sa victoire sur elle en la livrant à la débauche !
BUT
« Nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit parfaite » 1 Jean : 1 / 4)
« Afin que vous ne péchiez point » (1 Jean : 2 / 1)
« Au sujet de ceux qui vous égarent » (1 Jean : 2 / 26)
« Afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au Fils de Dieu » (1 Jean : 5 / 13)
1. Réjouir ses enfants spirituels et se réjouir avec eux (1 Jean : 1 / 4)
L’erreur et le péché interrompent notre communion avec Dieu et avec les frères.
L’annonce de la vérité – si elle est suivie d’obéissance – la rétablit.
2. Prévenir leur égarement moral : « afin que vous ne péchiez point » (1 Jean : 2 / 1)
Les chrétiens risquaient d’être séduits par l’enseignement et par l’exemple de ceux qui prétendaient demeurer en communion avec Dieu, tout en vivant dans le péché.
3. Avertir des dangers qu’ils courent : « Petits enfants, que personne ne vous égare (ne vous séduise) » (1 jean : 3 / 7)
4. Édifier les croyants par l’enseignement par l’enseignement de la vérité : « Afin que vous sachiez » (1 Jean : 5 / 13)
Le but de l’Épître n’est pas essentiellement polémique, mais édifiant : « c’est un chef-d’œuvre dans l’art de l’édification »
Les mots « connaître et savoir » apparaissent plus de vingt fois dans cette lettre.
MESSAGES
On peut relever 7 critères d’une vie chrétienne authentique :
1. Marcher dans la lumière (1 Jean : 1 / 6 ; 1 Jean : 2 / 9-10) en communion avec les autres chrétiens (1 Jean : 1 / 3, 7 ; 1 Jean : 2 / 24, 27)
2. Confesser son péché (1 Jean : 1 / 8, 10-11 ; 1 Jean : 2 / 10-11 ; 1 Jean : 3 / 6, 8-9 ; 1 Jean : 5 / 17-18)
3. Obéir aux commandements de Dieu (1 Jean : 2 / 3-5, 14, 17 ; 1 Jean : 3 / 22-24 ; 1 Jean : 4 / 21 ; 1 Jean : 5 / 2) ou confesser Jésus-Christ (1 Jean : 2 / 23 ; 1 Jean : 4 / 2, 14-15 ; 1 Jean : 5 / 10)
4. Suivre Jésus-Christ (1 Jean : 2 / 6 ; 1 Jean : 3 / 2 ; 1Jean : 4 / 17)
5. Aimer ses frères (1 Jean : 2 / 9-10 ; 1 Jean : 3 / 10-11, 14, 19, 23 ; 1 Jean : 4 / 7, 11-12, 16, 20-21 ; 1 Jean : 5 / 1-2 ; 2 Jean : 5)
6. Ne pas aimer le monde (1 Jean : 2 / 15, 17 ; 1 Jean : 5 / 4-5, 18)
7. Accomplir ce qui est juste (1 Jean : 2 / 29 ; 1 Jean : 3 / 7, 10 ; 1 Jean : 5 / 17)
PREUVES DE LA VIE DE DIEU EN NOUS
Celui qui a reçu cette vie par la foi en Jésus-Christ a passé par la « nouvelle naissance » : il est né de Dieu, désormais
1. Il pratique la justice (1 Jean : 2 / 29)
2. Il ne vit plus dans le péché (1 Jean : 3 / 9)
3. Il aime Dieu et son prochain (1 Jean : 4 / 7)
4. Il croit (1 Jean : 5 / 1)
5. Il triomphe du monde (1 Jean : 5 / 4)
6. Il est préservé du malin (1 Jean : 5 / 18)
7. Il est exaucé dans ses prières (1 Jean : 5 / 14-15)
CE QUE NOUS DEVONS SAVOIR
1. Que nous avons la vie éternelle, si nous croyons (1 Jean : 5 / 13)
2. Que nous sommes passés de la mort à la vie, si nous aimons les frères (1 Jean : 3 / 14)
3. Que nous sommes nés de Dieu (1 Jean : 5 / 19)
4. Que Christ est venu dans le monde et qu’il nous a donné de le connaître ! (1 Jean : 5 / 20)
5. Que nous le connaissons si nous gardons ses commandements (1 Jean : 2 / 3)
6. Que le monde entier est sous la domination du diable (1 Jean : 5 / 19)
7. Que le péché n’a plus de prise sur nous (si nous demeurons en Christ) (1 Jean : 5 / 18)
8. Que nous demeurons en Dieu, si nous gardons sa Parole (1 Jean : 2 / 15)
9. Que Dieu nous écoute, lorsque nous prions selon sa volonté (1 Jean : 5 / 14-15a)
10. Que nous possédons la chose demandée avant même de l’avoir (1 Jean : 5 / 15b)
LES SEPT PRIVILEGES DU CROYANT
1. Nous serons semblables à lui (1 Jean : 3 / 2 ; 2 Corinthiens : 3 / 18)
2. Nous ne pratiquons pas le péché (1 Jean : 3 / 3, 9)
3. Nous sommes passés de la mort à la vie (1 Jean : 3 / 14)
La conversion est une réalité (Éphésiens : 2 / 1, 7)
4. Nous aimons les frères (1 Jean : 3 / 14-15)
Le vrai chrétien aime ses frères (Jean : 13 / 34-35)
5. Nous devons donner notre vie (1 Jean : 3 / 16)
La vie égoïste n’a pas de sens
Celui qui vit pour soi est bientôt dégoûté de la vie.
6. Nous avons de l’assurance devant Dieu (1 Jean : 3 / 20-21)
7. Nous gardons ses commandements (1 Jean : 3 / 22)
En dehors de cela, toute foi est illusoire.
Le secret de la vie est dans ces simples mots :
« FAIRE CE QUI LUI EST AGRABLE »
