Les Livres de la Bible
Par Mr le Pasteur Albert Leblond

EPITRE AUX GALATES

 
L’un des plus grands commentateurs de l’Épître aux Galates, Martin LUTHER, dit dans son introduction à l’Épître :

« Paul veut affermir l’enseignement de la foi, de la grâce, de la rémission des péchés, c’est-à-dire de la justice chrétienne … pour que nous connaissions parfaitement la différence qu’il y a entre la justice chrétienne et toutes les autres justices »

A ceux qui admettent ou exigent les œuvres de l’homme comme contribution au salut, Paul oppose la gratuité de l’initiative divine et sa manifestation en Jésus-Christ, la plénitude et la suffisance de la croix.

Il présente aussi la suffisance de la foi sans les œuvres comme réponse appropriée de l’homme à l’œuvre du Christ et l’exigence d’une justice réelle en ceux qui sont justifiés par la foi, avec l’aide du Saint-Esprit en contrepartie de l’imputation de la justice.

AUTEUR

Paul (Galates : 1 / 1-2)

DATE

Environ 50 après Jésus-Christ

LES DESTINATAIRES

 
La GALATIE du NORD s’identifie avec le vieux royaume de la région montagneuse centrale d’Asie Mineure qui fut établi par des Celtes venus de Gaule (d’où le nom de Galatie) au 3ème siècle avant Jésus-Christ.

Il comprenait les villes d’Ancyre, Tavium et Pessinus.
 
En 25 avant Jésus-Christ, pour des raisons administratives Rome y ajouta les districts méridionaux de Pisidie et de Lycaonie, y compris les villes d’Antioche et d’Icône mentionnées lors des voyages missionnaires de Paul, en même temps que Lystre et Derbe en Cilicie.

But
 
L’Épître aux Galates s’adresse aux Églises de Galatie habitée primitivement par les Phrygiens qui adoraient les forces de la nature.

Beaucoup de Juifs étaient établis dans ces villes de Galatie.
 
Les Galates étaient connus pour leur caractère impétueux et versatile, leur curiosité et leur recherche de la nouveauté.

Paul visita la Galatie à l’occasion de son premier voyage missionnaire (Actes : 13 / 51 ; Actes : 14 / 8-20)
Icône, Lystre et Derbe se trouvaient dans le sud de la Galatie.

Au début de son 2ème voyage, il fut empêché par le Saint-Esprit de prêcher en Asie, et il traversa de nouveau cette région (Actes : 16 / 6)

Puis il y revint lors de son 3ème voyage (Actes : 18 / 23)
 
Au moment où Paul écrivit Épître, les Églises étaient menacées autant dans la pureté de leur conduite que celle de la doctrine.

Certaines personnes étaient arrivées dans la région et troublaient les chrétiens (Galates : 1 / 7 ; Galates : 5 / 10) en voulant renverser l’Évangile de Christ, déclarant que le salut venait de Christ, mais que les œuvres étaient nécessaires pour le mériter.

Les Galates commençaient déjà à céder à cette erreur judaïque (Galates : 1 / 6 ; Galates : 3 / 1), qui imposait l’observance des jours, des mois, des temps, des années, etc … (Galates : 4 / 10)

Aussi Paul réfute-t-il avec force tous les arguments en faveur d’un mélange de loi et de foi, faisant remarquer que c’est exclusivement par la foi qu’Abraham fut justifié 430 ans avant la promulgation de la loi mosaïque (Romains : 4 / 1, 16)

Puis Paul dénonce encore une erreur : le croyant ne peut pas atteindre la maturité spirituelle par l’observation de la loi ; aussi Paul affirme-t-il la sanctification par la puissance du Saint-Esprit demeurant dans le cœur du croyant et lui dispensant ses richesses (Romains : 8 / 5, 11)

PLAN DE L’EPITRE

Introduction
(Galates : 1 / 1-5)


Autorité de l’Evangile
(Galates : 1 / 6 à 2 / 21)


Pas d’autre Évangile (Galates : 1 / 6-10)

L’Évangile divinement révélé (Galates : 1 / 11-17)

Paul ne recherche pas l’approbation des hommes (Galates : 1 / 18-24)

Priorité de l’autorité de l’Évangile (Galates : 2 / 1-10)

Paul réprimande Pierre à Antioche (Galates : 2 / 11-14)

Ce qui est en cause : Christ ou la loi (Galates : 2 / 15-21)

Discussion doctrinale
(Galates : 3 / 1 à 4 / 31)


Appel à l’histoire et à l’expérience (Galates : 3 / 1-5)

Le témoignage d’Abraham (Galates : 3 / 6-9)

La loi maudit, mais la foi fait vivre (Galates : 3 / 10-14)

La loi ne peut annuler la promesse (Galates : 3 / 15-18)

Sans la surveillance de la loi (Galates : 3 / 19-29)

Comparaison de l’héritier (Galates : 4 / 1-7)

L’esclavage de la coutume et de la tradition (Galates : 4 / 8-11)

Rappel du premier amour (Galates : 4 / 12-20)

L’allégorie de Sara et d’Agar (Galates : 4 / 21-31)

La liberté justifiée
(Galates : 5 / 1 à 6 / 10)


La liberté de la foi (Galates : 5 / 1-12)

Le bon usage de la liberté (Galates : 5 / 13-15)

Antagonisme entre la chair et l’Esprit (Galates : 5 / 16-26)

Responsabilité morale (Galates : 6 / 1-5)

Semailles et moisson (Galates : 6 / 6-10)

Conclusion
(Galates : 6 / 11-18)

THEME

Le salut par grâce

Pousser un cri d’alarme pour exposer les vrais principes de la justification par la foi.

 
Ce que Paul combat, c’est la loi des cérémonies, l’observation des rites, ces faibles et pauvres rudiments auxquels ils veulent de nouveau s’asservir : les jours, mois … (Galates : 4 / 10)

Ce qui sauve, ce qui justifie, ce n’est pas l’observation des préceptes et des coutumes.

Ce ne sont pas davantage les œuvres ou l’observation de la loi morale.

Ce qui assure la paix intérieure, ce qui procure la justification devant Dieu, c’est l’œuvre de Christ.

Car l’homme est justifié par la foi en Jésus-Christ.

 
Tous ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant (Galates : 3 / 9), cat le juste vivra par la froid (Galates : 3 / 11)

Toutefois ce serait dénaturer la pensée de Paul que de voir dans l’Épître aux Galates l’annulation de la loi morale.

Il faut lire cette lettre à la lumière de Romains : 3 / 31 : « Anéantissons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous affermissons la loi »

La violation de la loi morale demeure dramatique.
 
« Les œuvres de la chair sont manifestes … Ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu » (Galates : 5 / 19-21)

« Celui qui sème pour la chair moissonnera de la chair la corruption » (Galates : 6 / 8)

Ce que Paul tient à enseigner, c’est que :

1) Ce n’est pas l’observation de la loi morale qui peut nous sauver.

2) Le salut est gratuit. Il s’obtient par la foi. La justification est un don de Dieu, acquise à la croix.

 
3) Le croyant justifié est désormais une nouvelle créature (Galates : 6 / 15), il a crucifié la chair avec ses passions et ses désirs (Galates : 5 / 24)

4) Conduit par l’Esprit (Galates : 5 / 16), il obéit à une loi de liberté (Galates : 5 / 13) la loi de l’amour. Comme le dit Luther : « Le chrétien est un seigneur entièrement libre. Il est maître de toutes choses. Il n’est assujetti à rien »

Mais aussi : le chrétien est un tout petit serviteur, obéissant en toutes choses et soumis à tous.
 
C’est ce que Paul résume en disant : « Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faîtes pas de cette liberté, un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité serviteurs les uns des autres » (Galates : 5 / 13)

MESSAGE
(Galates: 3 / 19)

POURQUOI DONC LA LOI ?


Six aspects

 
1) La loi fut « donnée ensuite à cause des transgressions » parce qu’elle confère au péché le caractère de transgression.

a) Les hommes avaient péché avant Moïse ; mais, en l’absence de loi, leurs péchés ne leur avait pas été imputés (Romains : 5 /13). La loi souligna l’aspect de culpabilité personnelle inhérente au pécheur.

b) Les hommes ont continué à pécher, après que la loi eut été donnée. De plus la loi les a réveillés au péché qu’elle condamnait. (Romains : 7 / 8) La loi prouve par conséquent la corruption totale et invétérée de la nature humaine (Romains : 7 / 11-13)

2) La loi a donc « tout renfermé sous le péché » (Galates : 5 / 22) (Voir Romains : 3 / 9, 20, 23)

3) La loi a été donnée provisoirement pour une période de transition « … jusqu’à ce que vienne la descendance … » (Galates : 3 / 19) c’est-à-dire : Christ.

4) La loi a « renfermé » l’homme pécheur sous sa garde en vue de l’amener à la seule issue possible : La foi (Galates : 3 / 23)

5) La loi fut pour le Juif ce que le « précepteur » (grec : Paidagogos) était dans la famille grecque : l’éducateur des enfants jusqu’à leur majorité : elle conserva cette fonction jusqu’à la venue de Christ (Galates : Galates : 3 / 23-24)

6) La loi n’assujettit plus le chrétien à son joug. Parce que Christ est venu, le croyant n’est plus sous l’autorité du Précepteur : la loi (Galates : 3 / 25), mais il est devenu disciple (c’est-à-dire élève) de Christ lui-même. (Matthieu : 11 / 29 ; Luc : 10 / 39 ; Jean : 17 / 6-8 ; Tite : 2 / 11-13)

LA LOI DE MOISE

1) L’Alliance du Sinaï comportait (Galates : 3 / 24)

a) Les commandements expression de la juste volonté de Dieu (Exode : 20 / 1-26)

b) Les règles dirigeant la vie sociale du peuple Juif (Exode : 21 / 1 à 24 / 11)

c) Les ordonnances réglant sa vie religieuse (Exode : 24 / 12 à 31 / 18)

 
2) Les commandements et les ordonnances formaient un tout parfait et indissoluble. L’Israélite pécheur était considéré comme irréprochable lorsqu’il avait apporté l’offrande requise pour sa transgression (Luc : 1 / 6 ; Philippiens : 3 / 6)

3) La loi fut la méthode divine pour fixer les relations de Dieu avec l’homme durant toute la période comprise entre la promulgation de cette loi et la mort de Jésus-Christ (Galates : 3 / 13-14, 23-24)

4) La tentative des docteurs judaïsants (Actes : 15 / 1, 31 ; Galates : 2 / 1-5) d’ériger en principe divin pour l’Église un mélange de loi et de grâce permit de mettre en évidence la véritable position du chrétien par rapport à la loi.

LA CONCEPTION CHRETIENNE DE LA LOI
 
1) La loi est en contraste avec la grâce. Sous la grâce Dieu fait don de la justice, alors que sous la loi, il fallait satisfaire à ses exigences pour l’obtenir (Exode : 19 / 5 ; Jean : 1 / 17 ; Romains : 10 / 3-10 ; 1 Corinthiens : 1 / 30 ; voir Romains : 3 / 21)

2) La loi en elle-même est sainte, juste, bonne et spirituelle (Romains : 7 / 12-14)

3) La loi ne peut avoir qu’un ministère de condamnation et de mort, puisque devant elle « tout le monde est reconnu coupable » (Romains : 3 / 19 ; 2 Corinthiens : 3 / 7-9 ; Galates : 3 / 10)

4) La loi condamne l’homme à une malédiction que Christ a prise sur Lui, rachetant ainsi le croyant aussi bien de la malédiction que de la domination de cette loi (Galates : 3 / 13 ; Galates : 4 / 5-7)

5) La loi ne justifie jamais un pécheur pas plus qu’elle ne sanctifie un croyant (Galates : 2 / 16 ; Galates : 3 / 2-3, 11-12) en sorte qu’il n’est plus sous la loi « mais sous la grâce … » (Romains : 6 / 14 ; Romains : 7 / 4 ; Galates : 4 / 4-7 ; 1 Timothée : 1 / 8-9)

6) La loi n’est plus qu’un moyen d’instruction pour le croyant sous la Nouvelle Alliance de la grâce (2 Timothée : 3 / 16-17 ; Romains : 13 / 8-10 ; 1 Corinthiens : 9 / 8-9 ; Éphésiens : 6 / 1-3)

Dieu établit lui-même le principe d’obéissance à la volonté divine (Hébreux : 10 / 16 ; Philippiens : 2 / 13), le croyant est soumis à la Loi de Christ (1 Corinthiens : 9 / 21) dont il fait ses délices (Galates : 6 / 2) ce qui le soustrait à l’anarchie de sa propre volonté.

De plus le Saint-Esprit demeurant en lui accomplit la justice prescrite par la loi (Romains : 8 / 2-4 ; Galates : 5 / 16-18)
 
 
 



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