L'APPEL DU PROPHETE ÉLISÉE
Nous essaierons de découvrir au moyen d’une étude approfondie du texte les vérités essentielles concernant la vocation du prophète Élisée, vérités qui doivent s’imprimer dans le cœur de quiconque veut servir Dieu aujourd’hui encore.
La première personne qui fut la cause de la vocation d’Élisée, c’est Dieu.
Cela est général à toute vocation.
En effet, le Seigneur n’accepte pas dans son armée des engagés (ceux qui se donnent eux-mêmes une vocation)
Le Seigneur accepte uniquement des hommes qu’Il a lui-même appelés selon son bienveillant dessein.
La seconde personne qui intervient dans cet appel, c’est Élie.
Il est important de remarquer que Dieu ne s’est pas adressé directement à Élisée, mais qu’Il a employé un intermédiaire en la personne d’Élie.
Pour nous parler, Dieu se sert quelquefois des hommes ; et il faut aussi reconnaître que cela ne nous fait pas toujours plaisirs !
Élie est donc la personnalité humaine marquante de l’appel du futur prophète Élisée et aussi de sa formation.
Au verset :19 de notre lecture, c’est lui qui paraît.
« Élie … » ; il portait dans son nom même, le caractère divin du Maître qu’il servait.
Son nom signifie « mon Dieu est l’Eternel » ; c’était plus qu’un nom, pour lui, c’était une expérience vécue et aussi renouvelée ; c’était une réalité.
Son Dieu était l’Eternel, cela il le savait parce qu’il vivait en communion avec Lui.
Ce qui est important pour nous, ce n’est pas que nous ayons le nom de chrétiens, de pentecôtistes ou même de serviteurs de Dieu, ce qui est très important, c’est que nous vivions la vie chrétienne, c’est que nous vivions la Pentecôte, c’est que nous soyons réellement des serviteurs de Dieu.
Faisons une rétrospective en ce qui concerne Élie.
Lorsque nous le rencontrons pour la première fois, c’est lors de sa visite au roi Achab duquel il nous est dit qu’il « fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel » (1 Rois : 16 / 30)
Il lui annonça une sécheresse dans tout le pays ; et c’est au cours de cette période que Élie put expérimenter que « son Dieu était l’Eternel »
Il fut nourri par des corbeaux (1 Rois : 14 / 4-6)
Pus tard, chez une veuve, il expérimenta la puissance de Dieu (1 Rois : 17 / 8-16)
Ensuite, il fut l’instrument pour ressusciter le fils de cette veuve.
Il sut que son Dieu était l’Eternel, Celui de la résurrection des morts !
Alléluia !
Élie fut aussi l’homme qui sut triompher des 400 prophètes de Baal (1 Rois : 18 / 16-40)
Nous serions tentés de dire : Quel homme !
Je crois que ce n’est pas la réaction que Dieu attend de nous.
N’oublions pas que Dieu a pris soin de nous rappeler, et ceci afin que nous ne l’oublions jamais, qu’Élie « était un homme de la même nature que nous » (Jacques : 5 / 17)
Nous devrions donc plutôt dire : Quel Dieu que Celui d’Élie !
Je suis heureux de savoir que le Dieu d’Élie c’est aussi le mien.
Alors moi aussi je peux dire « mon Dieu est l’Eternel »
Élie était un homme, avec tout ce que cela comprend de faiblesse, et de lacunes.
Après tant d’expériences bénies, après tant de manifestations puissantes de Dieu ?
Élie connut une période de fatigue et de découragement (1 Rois : 19 / 1-18)
Voilà qui est encourageant pour nous !
Le découragement d’Élie est un encouragement pour nous.
Il nous montre que les hommes quels qu’ils soient, ayant fait les plus belles expériences avec Dieu, sont aussi capables de faiblir.
Les hommes restent des hommes, Dieu Lui est l’Eternel ; Il est le « Je suis Celui qui ne change pas »
Il nous montre qu’au travers de notre faiblesse, Dieu se glorifie, et aussi qu’Il renouvelle ses enfants.
Dieu fortifia Élie.
Il fut son cuisinier (1 Rois : 19 / 6)
Ce fut une expérience toute nouvelle pour Élie :
Ses forces furent renouvelées pour aller plus loin, à la montagne de Dieu.
Là, le serviteur découragé reçoit encouragements et aussi des directives nouvelles de la part du Maître.
La dernière directive que Dieu a donnée à son serviteur à Horeb fut celle-ci : « Tu oindras Élisée, fils de Shaphath, d’Abel-Mehola pour prophète à ta place »
Je ne sais pas quelle fut la réaction d’Élie en entendant ces paroles : « Prophète à ta place »
Plusieurs en pareil cas, se seraient demandés : « Vais-je peut-être mourir ? » ; « Est-ce que je suis rejeté de Dieu ? » ; « Est-ce que mon découragement est une faute irréparable ? »
Il ne nous est rien dit concernant la réaction d’Élie ; peut-être se doutait-il du peu de temps que Dieu le laisserait encore sur la terre ; mais une chose est certaine : « Il devait oindre Élisée pour prophète, à sa place »
Arrêtons-nous ici quelques instants :
Pensez-vous qu’Élisée fut choisi à la place d’Élie parce que ce dernier était devenu un propre à rien ?
Ou bien parce que son ministère devenait stérile ?
Ou bien parce qu’il eut une mauvaise passe ?
Ou bien encore parce que Dieu avait changé d’avis ?
Non, rien de tout cela !
L’expérience qui couronna la fin terrestre d’Élie prouve la trempe spirituelle de cet homme et sa valeur aux yeux de Dieu.
Il fut un des deux hommes de la Bible qui n’ont pas connu la mort.
C’est une grâce extraordinaire surtout lorsqu’on sait quelle fut sa fin terrestre.
Nous retrouvons Élie dans le Nouveau Testament, sur la montagne de la transfiguration parlant avec Jésus.
Nous le reverrons dans le ciel, si du moins nous mêmes nous nous y trouvons.
Que signifie donc : « Tu oindras Élisée, fils de Schapphath, pour prophète à ta place ? »
J’aimerais que nous fassions une comparaison entre ces paroles et le verset : 28 de 1 Samuel : 15.
« L’Eternel déchire aujourd’hui de dessus toi la royauté d’Israël et Il la donne à un autre » (1 Samuel : 15 / 28)
Les paroles que Dieu adresse ici à Saül, sont empruntes de condamnation et d’un sévère rejet de la part de Dieu.
La pensée, est de remplacer Saül par un autre, meilleur, plus droit, plus intègre et il n’y a pas de discussion possible, Dieu parlant assez clairement pour cela.
En ce qui concerne Élie, la pensée de Dieu est toute différente.
Dieu choisit Élisée pour continuer son œuvre.
« Tu oindras Élisée pour prophète à ta place » semble vouloir dire, dans la pensée de Dieu : « J’ai décidé de poursuivre mon œuvre et de l’achever en me servant des hommes et cela en dépit de leurs faiblesses et de leurs limites »
Élisée n’était pas choisi pour sa supériorité sur Élie mais parce qu’il y avait dans le cœur de Dieu le désir de voir son œuvre se poursuivre.
Dieu ne nous adresse pas une vocation pour que nous considérions ceux qui nous ont précédés comme des propres à rien, comme des gens qui ont perdu l’onction.
Il ne nous a pas appelés pour que nous regardions de haut les anciens avec un sourire de pitié aux lèvres, tout en les poussant de l’épaule et en les plaçant au dernier rang de notre église, quelquefois même sur le banc des pénitents !
Toutefois que, les anciens se rappellent aussi le conseil de Paul à Timothée : « Que personne ne méprise ta jeunesse « (1 Timothée : 4 / 12)
Il y a des chrétiens qui sont tellement spirituels ou qui ont une vocation tellement puissante qu’ils ne supportent aucune réflexion, ni aucun conseil.
Cela n’était pas la pensée de Dieu lorsqu’Il a appelé Élisée.
Dieu, de tout temps, a appelé des hommes, et Il en appelle encore pour que son œuvre se poursuive.
Il est bon que nous prenions conscience de cela.
Maintenant, parlons de quelqu'un d'autre :
A l’heure où Dieu s’entretient avec Élie, à l’entrée de la caverne, à Horeb, un homme travaille dans les champs à plusieurs centaines de kilomètres de là, c’est Élisée.
Élie ne le connaît pas.
Mais Dieu le connaît et l’a choisi.
Ce qui est essentiel pour notre vocation, ce n’est pas que nous soyons connus des hommes mais de Dieu.
Quelles étaient les dispositions intérieures d’Élisée au moment où Dieu s’entretient avec Élie ?
Nous ne savons rien de précis à ce sujet.
C’était un petit laboureur qui travaillait sur ses terres, c’est tout.
Certains hommes de la Bible ont senti personnellement l’appel de Dieu ; certains même ont eu une révélation ; c’est le cas d’Ésaïe, par exemple (Ésaïe : 6 / 1-8)
Mais cela n’est pas une règle générale.
Élisée, lui, a su que Dieu le voulait à son service, par l’intermédiaire d’un homme.
Élisée ne se doutait pas de ce qui l’attendait lorsqu’il était derrière ses 24 bœufs !
Élisée n’étaient pas du genre de ceux qui veulent à tout prix une vocation ; d’ailleurs, Dieu n’est pas toujours du même avis qu’eux !
Le désir d’être appelé et l’appel proprement dit sont deux choses bien différentes.
Je dirais même qu’il n’y a aucun lien entre les deux.
La vocation divine d’un individu ne prend pas ses racines dans les prédispositions de cet individu mais dans la seule et parfaite volonté de Dieu, car, ne l’oublions jamais, c’est Lui et Lui seul qui adresse l’appel.
Dieu voulait Élisée à son service ; voilà ce qui justifie sa vocation.
Élisée pouvait être blond ou noir, avoir les yeux bleus ou verts, être pauvre ou riche, instruit ou ignorant, tout cela était secondaire. Ce qui importait, c’est que Dieu le voulait pour Lui.
Notons encore un détail :
Avez-vous remarqué comment est introduit le récit de l’appel d’Élisée ?
« Élie partit de là »
Élisée n’a pas eu à forcer les circonstances, il ne savait rien du dessein de Dieu.
La providence divine était à l’œuvre et rien ne pouvait arrêter le plan de Dieu.
Je me réjouis de savoir que Dieu a un plan pour moi et que rien ne pourra l’entraver.
Dieu agit toujours avec nous selon sa providence divine, sans que nous nous en apercevions, du moins à l’avance.
Dieu a su choisir, pour la formation d’Élisée, un homme d’expérience, un homme qui savait que son Dieu était l’Eternel.
Dieu a toujours d’excellents moyens pour nous former à son service.
Il nous suffit de nous laisser conduire par Lui.
Verset : 19 :
« Élie partit de là, et il trouva Élisée »
C’est un prophète « tout neuf » que nous retrouvons maintenant.
Élie vient d’être renouvelé par le Seigneur dans ses forces physiques et spirituelles, car Dieu n’est pas seulement Celui qui s’occupe de notre esprit, mais Il est aussi Celui qui prend soin de notre corps puisqu’Il a désiré, dans sa bonté, en faire « Le temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens : 6 / 19)
Que va faire Élie ?
Va-t-il se croiser les bras, s’étendre et dormir ?
Non ! Il va partir de là.
Nous avons ici une leçon spirituelle :
Savez-vous pourquoi Dieu veut que nous le rencontrions dans la prière ?
Parce qu’Il veut nous donner des forces nouvelles pour que, nous aussi, nous partions de là et que nous allions plus loin avec Lui.
Dieu veut, avec nos années de vie chrétienne, nous donner de le connaître davantage ; Il veut que nous ayons plus de profondeur spirituelle.
Le « Surplace », dans la marche avec Dieu est synonyme de recul.
Si nous n’avançons plus, si nous ne prions plus avec la même soif, si nous ne venons plus aux réunions avec le même désir brûlant de rencontrer Dieu, c’est que nous sommes en train de reculer et que nous avons besoin d’être renouvelés par Dieu « Pour partir de là »
Élie partie de là, et c’était la preuve de son obéissance.
Il est parti pour aller là où Dieu le voulait.
Oh ! si nous pouvions être comme Élie !
Partir, c’est très bien, à condition d’aller là où Dieu nous attend.
S’il nous fallait partir pour ne pas aller là où Dieu nous attend, il vaudrait mieux ne jamais partir ; cela nous éviterait de faire de tristes expériences, voir à cet effet (2 Pierre : 2 / 21)
Jonas est de ceux qui sont mal partis ; c’est-à-dire à l’opposé du plan de Dieu.
Je crains qu’aujourd’hui encore, il y ait des Jonas.
Quand Dieu nous fait « Partir de là », pour aller plus loin, cela signifie qu’Il veut nous apprendre des choses nouvelles, Il veut nous faire connaître davantage ce que c’est que de marcher avec Lui.
« Partir de là », implique que la croix que nous portons devient un peu plus lourde à chaque pas.
Ne pensez pas qu’elle deviendra plus légère.
Savez-vous jusqu’où Dieu veut nous ammener ?
Jusqu’à notre propre Golgotha.
Le but de Dieu est de nouer clouer sur la croix que nous portons ; c’est là la perfection du Christ.
Nos années avec le Seigneur ne doivent pas nous ammener à crucifier nos frères et nos sœurs ; mais elles doivent nous crucifier nous-mêmes.
Un jour, Dieu a demandé à Abraham de « Partir de là », nous lisons cela en (Genèse : 22 / 1-2), et pourquoi ?
Pour le sacrifice, pour le renoncement à ce qu’il avait de plus cher.
Lisons aussi (Matthieu : 11 / 1 ; Matthieu : 12 / 9 ; Matthieu : 14 / 13 ; Matthieu : 19 / 15 ; Marc : 7 / 24)
Que Dieu nous fasse « Partir souvent de là », afin que nous tendions vers la perfection du Maître (Hébreux : 5 / 8-9)
Il est bon que nous remarquions autre chose :
Avez-vous lu le petit mot qui sépare les expressions « Élie partit de là », « Il trouva Élisée » ?
Il y a le petit mot « Et », « Élie partit de là et il trouva Élisée »
C’est un mot de coordination qui unit deux expressions ou deux phrases.
Ce petit mot est très important ici.
Il nous apporte un enseignement.
Il unit le succès du voyage d’Élie à la manière dont il est parti.
Élie est parti, fortifié par Dieu, avec une nouvelle part du Saint-Esprit, avec une direction divine ; « Et (c’est normal, on pouvait s’y attendre) il trouva Élisée »
Nos résultats spirituels, nos victoires, dépendent de la manière dont nous partons dans la vie chrétienne, dans le ministère, et de la manière dont nous nous y maintenons.
Si Élie était allé n’importe où là où le climat est plus favorable, là où les gens sont plus sympathiques, là où il était plus connu, il n’aurait pas trouvé Élisée.
Il est parti comme Dieu le voulait et il à réussi dans son entreprise. (Josué : 1 / 8)
Il trouva Élisée
Dieu cherchait un homme pour prophète à la place d’Élie et Il l’a trouvé.
Élie ne fut ici qu’un instrument pour la réalisation du plan de Dieu.
C’est Dieu qui a trouvé Élisée.
C’est au cours de cette rencontre que va se jouer le destin d’Élisée.
Savez-vous ce que Dieu va faire avec cet homme ?
Il ne fera pas de lui un automate ; Dieu ne va pas le prendre par les épaules, le secouer et lui dire : « marche, marche, marche à ma suite » ; Il ne va pas lui passer des menottes, ce ne sont pas les méthodes de Dieu !
Il ne contraint personne.
Il va le placer devant un choix.
Lorsque Dieu trouve un homme, Il le place toujours devant un dilemme.
Eve, en Eden, a eu le sien, Jésus au désert, a eu son dilemme, le brigand, sur la croix, e eu un choix à faire, et tant d’autres ont eu leur dilemme.
Quand Dieu propose le salut à un individu, Il lui pose le dilemme suivant : « Garder sa liberté et le péché, ou devenir esclave de Christ » ; lorsque Dieu propose la sanctification et la consécration, Il nous place devant le dilemme « L’entretien du moi, avec ses intérêts, ses avantages, son temps, son argent, ou bien la mort du moi »