LE LIVRE D’ABDIAS
ABDIAS : Serviteur, ou « Adorateur de l’Eternel »
- Abdias est le plus court et probablement aussi le plus ancien des récits prophétiques.
Il forme avec Joël et Amos un groupe inséparable. Les prophètes postérieurs, notamment Joël et Jérémie le citent fréquemment : (Joël : 1 / 15 ; Joël : 3 / 14 ; Jérémie : 49 / 16)
Ce livre s’intitule littéralement « vision d’Abdias »
DATE
6° siècle avant Jésus-Christ
BUT
La prophétie est sur Édom.
L’ancêtre qui donna leur nom aux Édomites était : Ésaü (Genèse : 36 / 1, 8-9), ses relations avec son frère jumeau, Jacob, frère de Juda, sont décrites en Genèse : 25 à 36.
Alors mêmes que les enfants se heurtaient dans son sein, l’Eternel dit à leur mère : « Deux nations sont dans ton ventre » … et le plus grand sera assujetti au plus petit » … (Genèse : 25 / 22)
Par la suite Ésaü est décrit comme celui : « qui pour un met vendit son droit d’aînesse » devenant ainsi archétype de l’homme « profanateur » (Hébreux : 12 / 16) insensible aux valeurs spirituelles.
Né sous l’alliance, il ne fit pas cas du privilège qui lui revenait ainsi de droit, et de ce fait, ne put recevoir la bénédiction qui en découlait.
Dieu résume son évaluation de Jacob et d’Ésaü dans cette déclaration lapidaire : « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü » (Malachie : 1 / 2 ; Romains : 9 / 13)
Les Hérodes du Nouveau Testament étaient Édomites, et des Édomites typiques.
Preuve en est leur insensibilité spirituelle, particulièrement en celle incarnée en Jésus-Christ, le représentant parfait de Jacob et de Juda (Matthieu : 2 ; Luc : 13 / 31 ; Luc : 23 / 8 ; Actes : 12 / 21)
Genèse : 36 / 8 nous apprend « qu’Ésaü s’établit dans la montagne de Séir »
Séir, la principale chaîne de montagne d’Édom, représente souvent tout le pays qui devint la terre des descendants d’Ésaü.
Édom est la région immédiatement au Sud de la Mer Morte, particulièrement la région montagneuse à l’Est de l’Araba (c’est-à-dire la dépression reliant la Mer Morte au Golfe d’Araba)
Les Édomites occupaient le sud de la Palestine, de la Mer Morte à la Mer Rouge.
Ce sont les arabes d’aujourd’hui.
De là, la persistance des querelles de race et de la haine qui existe entre frères ennemis.
Les principales prophéties contre le peuple d’Édom se lisent en (Ésaïe : 34 / 5 ; Jérémie : 49 / 7, 22 ; Lamentations de Jérémie : 4 / 21 ; Ézéchiel : 25 / 12, 14, 35 ; Joël : 3 / 19 ; Amos : 1 / 11)
On trouve en Ésaïe : 63 / 1-6 une vivante image du jugement.
Édom représente l’hostilité du monde envers le peuple et les plans de Dieu, et sa ruine représente la conquête messianique universelle (Comparer : Ésaïe : 34 / 8 ; Ézéchiel : 35)
Quelques temps plus tard, Malachie : 1 / 2, 5 fournit une rétrospective de la destruction d’Édom.
PLAN DU LIVRE
1° Jugement imminent et ruine d’Édom (Abdias : 1-9)
2° Crimes d’Édom contre Juda (Abdias : 10-16)
3° Édom au jour de l’Eternel. Victoire finale de Juda (Abdias : 17-21)
MESSAGE
La prophétie d’Abdias est dirigée contre les Édomites.
Ceux-ci avaient profité de l’envahissement de Juda et de la prise de Jérusalem par des armées ennemies, pour se tourner contre le peuple de Dieu, aggraver ses malheurs et s’enrichir de ses dépouilles.
Pour cette conduite le prophète leur annonce qu’ils seront enveloppés dans le jugement général dont l’Eternel frappera tous les peuples païens, que Juda rétabli dans ses possessions sera l’instrument de leur châtiment, et que, tandis qu’ils périront comme nation, Juda deviendra le centre du règne de Dieu.
Au temps d’Abdias, Sela (appelée plus tard Pébra) était la capitale d’Édom.
Les vestiges de ses édifices taillés dans des parois de rochers roses demeurèrent longtemps ignorés dans ces régions désertiques du Sud de la Mer Morte ; ils ne furent découverts qu’en 1912, et subsistent aujourd’hui en témoins silencieux de l’accomplissement de la prophétie d’Abdias.
Le dernier verset (Abdias : 21) a une valeur messianique.
Promesse de la délivrance future d’Israël dans le royaume à venir.
