ÉPÎTRE AUX GALATES
Historique
Galates : 1 / 10 L’apôtre écrit aux habitants d’une région entière, alors que ses autres lettres sont adressées à des Églises particulières ou à des hommes.
La Galatie est une province de l’Asie Mineure.
Paul y annonce l’Évangile dès son deuxième voyage missionnaire.
Elle lui est donc familière et c’est sous la conduite de l’Esprit qu’il s’y rend.
« (…) empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie » (Actes : 16 / 6). Paul prend avec lui Silas et Timothée (Actes : 15 / 40 ; 16 / 1-3).
Dans cette contrée, l’apôtre va fonder des Églises.
A cette époque, il avait été, de la part de ces dernières, l’objet d’une affection extraordinaire. Les Galates impulsifs et enthousiastes, et malgré l’apparence humiliante de Paul, ne l’avaient pas méprisé et avaient reçu l’Évangile avec joie (Galates : 4 / 13-15). Il va y retourner lors de son troisième voyage (Actes : 18 / 23). Là, il affermit dans la foi les nouveaux convertis et c’est une réelle nécessité. Mais après les visites de Paul, ces Églises nouvelles sont la cible de « docteurs », observant les pratiques de la loi et prosélytes, auxquels l’apôtre et les Églises de Judée ont déjà dû se frotter (Actes : 15 / 1-5) ; Galates : 2 / 12-13).
Contrairement à la doctrine du salut et de la justification par la foi seule, ces docteurs enseignent la nécessité de la circoncision et des observances de la loi, même pour les païens convertis (Galates : 5 / 2, 11-12 ; 6 / 12). Pour arriver plus aisément à leur but, ces faux docteurs essaient de réduire l’autorité de Paul et lui contestent la qualité d’apôtre. Ils disent qu’il n’a pas reçu sa doctrine directement du Seigneur comme les autres apôtres dont eux-mêmes se réclament. Pourtant un clair consensus avait été établi dès la conversion des premiers païens lorsque cela avait été l’objet de débat et d’une décision unanime à Jérusalem (Actes : 15 / 1-29).
Cependant, comme c’est généralement le cas, les gens impulsifs sont peu stables et nos bien-aimés Galates sont réellement ébranlés dans leur foi ! (Galates : 1 / 6 ; 3 / 1 ; 4 / 9 ; 5 / 2-5). Paul apprend ces tristes nouvelles pendant son séjour à Ephèse (Actes : 19). Il écrit alors cette lettre aux Assemblée de Galatie, vers l’an 56.
Le bien que cette lettre fait aux Églises pour l’affermissement de la saine doctrine l’emporte de beaucoup sur le mal que font en Galatie les faux docteurs.
Dieu permet en effet cet envahissement de l’Église par les principes du judaïsme, dès ses premiers jours, pour que nous ayons une réponse, donnée par l’inspiration divine, à ces mêmes principes tellement conformes à la pensée humaine.
Quelle énergique décision dans la réparation de l’erreur, mais aussi dans l’exposition de la vérité !
Quel ardent amour pour les âmes inspire l’apôtre qui nous laisse là une lettre d’une grande richesse doctrinale ! Inconstance et déviations des Galates par rapport au pur Évangile
Galates : 1 / 6-7
« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Évangile de Christ. »
« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile (…) »
L’apôtre va droit au but. C’est le sujet capital de son épître. Il est pénétré d’une vive douleur et signale l’erreur fatale dans laquelle les Galates se sont laissé entraînés ; ils ne sont pas restés fortement attachés à l’Évangile qui leur a été prêché ! Le ton indigné de l’apôtre leur rappelle leur privilège d’avoir été parmi les premiers païens à entendre l’Évangile. Il les interpelle sur cette base vivante du salut qu’ils ont abandonné. Ce danger demeure et nous guette tous.
« Appelés par la grâce de Christ »
Voilà le caractère du vrai Évangile : la grâce !
L’apôtre nomme la doctrine des « docteurs » attachés à la Loi un « autre évangile ». Pourquoi ?
Tout simplement parce que ces docteurs, pour la plupart jaloux de l’influence de Paul, fiers de leur privilège de Juifs et voulant plier les païens aux mêmes contraintes qu’eux, font dépendre la grâce de la Loi. Ils ouvrent ainsi la porte à la doctrine de la justification et du salut par les œuvres, en contradiction avec celle de la foi en Jésus.
« Non pas qu’il y ait un autre Évangile (…) »
En réalité, ce n’est pas un autre Évangile, en effet, mais ces hommes pervertissent le vrai en touchant à sa substance. Ils prétendent que la grâce n’est pas suffisante et qu’il faut y ajouter l’observation de la Loi, rendant ainsi négligeable le sacrifice de Jésus ! (Actes : 15 / 1-24). Ils jettent le trouble dans les âmes et ébranlent leur foi (Galates : 5 / 10-12). De la même manière que Paul met en garde les Galates contre de tels agents de trouble, nous aussi nous devons nous prémunir contre toute nouvelle doctrine qui viendrait semer la confusion, le désordre dans l’Église et dans les cœurs. En faisant dépendre le salut des préceptes de la Loi, ces perturbateurs nient la parfaite suffisance de l’œuvre de Christ et dénaturent le véritable Évangile.
Si ces œuvres de la Loi avaient été capables de nous sauver, pourquoi, en effet, Christ serait-il mort dans des souffrances terribles que celles de la croix ?
Nous devons toujours nous rappeler que nul n’est juste devant Dieu et qu’aucune pratique religieuse, si méritoire soit-elle, ne nous permet de nous prévaloir de quoi que ce soit devant Dieu : tout est grâce !
C’est bien là le sens même de l’Évangile de Jésus-Christ, Bonne Nouvelle de Dieu aux hommes ! Nul ne peut faire valoir un autre Évangile
Galates : 1 / 8
« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! »
La conduite des perturbateurs de l’Église est si intolérable qu’elle suscite de la part de l’apôtre une réaction des plus vives : il ne trouve aucune réponse assez forte pour blâmer ceux qui dénaturent ainsi l’Évangile de Christ. Il mesure parfaitement ce danger qui va gangrener l’Église au cours de toute l’histoire et pour y couper court, il emploie les grands moyens ! Il pose comme envisageable une hypothèse absurde, complètement invraisemblable : celle que lui, ou un ange du ciel, se fasse prédicateur d’un autre Évangile ! Alors, sans crainte, il prononce l’anathème sur celui qui s’en rendrait coupable.
L’anathème : cette parole d’exclusion, de malédiction, était quelque chose de terrible dans la culture juive et dans la pensée des chrétiens de l’époque. C’est un vœu d’exclusion de la communion de Christ pour être livré à la destruction. « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème ! (…) » (1 Corinthiens : 16 / 22). Il en sera ainsi des adversaires ou de certains professants « religieux » qui n’aiment pas le Seigneur ni son avènement (2 Thessaloniciens : 1 / 5-10).
L’apôtre inspiré juge l’égarement des faux docteurs et considère qu’ils ne comprennent ni ce qu’ils disent ni ce qu’ils affirment. La loi en effet, n’est pas faite pour le juste, celui qui vit en Christ, dans la communion avec son Dieu et dans l’obéissance de cœur à sa Parole, mais, au contraire, pour celui qui est sous la condamnation à cause de son impiété. Elle est « le pédagogue » que Dieu utilise pour lui ouvrir les yeux sur son propre péché.
On retrouve encore ce mot d’anathème dans l’épître aux Romains ou Paul, profondément affecté de l’incrédulité de ses frères, dit : « J’ai une grande tristesse et un chagrin continuel dans le cœur. Car je souhaiterais être moi-même anathème et séparé du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair » (Romains : 9 / 2-3). Il est évident que l’apôtre ne le désire pas littéralement, il aime trop Christ pour cela, et le mode conditionnel implique qu’il ne suppose pas la chose possible, mais ses paroles rappellent celles de Moïse intercédant pour le peuple que Dieu voulait détruire : « Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, je t’en prie, efface-moi de ton livre que tu as écrit » (Exode : 32 / 32). Nous avons ici l’expression extrême d’un amour prêt, dans la chair, à se sacrifier pour les autres. Dans sa vive et forte émotion du moment, Paul, comme Moïse, aurait accepté d’être effacé du livre de vie pour ses frères ! Alors, en admettant que lui-même ou un ange du ciel puisse annoncer un autre Évangile, Paul suppose une chose impossible, mais il le faut ! Ainsi il rend la pensée plus absolue encore et donne un poids plus considérable à ce qu’il dit. Sa vie même ne peut pas contrebalancer la vérité de l’Évangile qu’il a annoncé.
« C’est une parole certaine et digne d’être entièrement reçue, que le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs (…) » (1 Timothée : 1 / 15). Plaire aux hommes ou plaire à Dieu ?
Galates : 1 / 9-10
« Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. »
Ici Paul, comme s’il craignait de ne pas avoir été assez clair, se reprend et confirme l’anathème sur les faux docteurs en répétant les mêmes choses.
Cette répétition n’en a que plus de force parce que le danger est grave. Ce n’est pas le moment de biaiser avec le devoir, de faire des compromis, il faut absolument demeurer ferme dans la vérité ! Il n’y a aucune ambiguïté dans la prise de position de Paul.
« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. »
Ces terribles paroles que l’apôtre vient de prononcer sont propres à lui attirer les vives réprimandes de tous ceux qui ne se soumettent pas à l’Évangile.
Mais elles prouvent aussi plusieurs choses :
- D’abord que tout dans son ministère, vient de Dieu ;
- Ensuite que l’apôtre est loin de vouloir plaire aux hommes ;
- Enfin qu’il ne cherche la faveur de personne, comme on le lui reproche (1 Thessaloniciens : 2 / 1-6 ; Luc : 6 / 26).
Pourquoi donc toutes ces accusations sont-elles adressées à celui qui, finalement, a été un des fondateurs des Églises du Moyen-Orient et d’Europe ? Plairait-il donc aux hommes en tempérant quelquefois la loi, en la dosant selon les circonstances ?
Sans doute n’a-t-il pas hésité un jour à circoncire le jeune Timothée, alors qu’il se refuse à le faire pour Tite (Galates : 2 / 3). Peut-être aussi peut-on s’interroger sur la grande liberté qu’il a en Christ, qui l’autorise à permettre tantôt de manger des viandes sacrifiées aux idoles, tantôt à l’interdire à d’autres moments, ou plutôt à d’autres personnes !
Est-ce du favoritisme ? Il faut bien comprendre que l’apôtre prend position, non pas selon les personnes, mais selon l’état des consciences (cf : 1 Corinthiens : 10 / 25-29, 33).
Si donc ses adversaires persistent dans leurs reproches, on comprend bien que ces derniers sont sans fondement. Pourtant, on présente Paul comme un homme qui recherche la faveur des hommes, puisqu’il les décharge du joug de la loi ! Il n’y a rien de plus fastidieux et de plus désastreux que ces calomnies répétées partout et qu’il faut toujours réfuter. Comme elles sont toujours renaissantes, l’apôtre juge qu’il faut en finir et il les repousse donc par l’argument à ses yeux le plus persuasif : « Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. »
L’idée contraire serait absurde et il faut plaindre celui qui n’en verrait pas l’inconvenance. Mais tout ceci est bien propre à nous faire rentrer en nous-mêmes.
Dans le conflit moderne entre la vérité et l’erreur, dans le labyrinthe des opinions répandues dans la chrétienté, quelle doit être notre attitude devant les corrupteurs du véritable Évangile ? Le véritable Évangile
Galates : 1 / 10
« Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. »
La question de Paul nous renvoie au véritable Évangile.
« Je vous rappelle l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous demeurez fermes » (1 Corinthiens : 15 / 1).
Si nous devons prêcher Christ, c’est celui des Écritures et non un autre ! Paul ne croyait pas en un autre évangile, il ne s’accommodait pas de la tolérance ni des méthodes mondaines : il connaissait la vérité. Il l’annonçait sans crainte et il prononçait l’anathème sur les propagateurs de mensonges qu’on pourrait comparer à des camelots essayant de faire valoir un « ersatz » de vérité, un évangile insipide et dénaturé.
« Nous refusons les cachotteries honteuses ; nous ne nous conduisons pas avec fourberie et nous n’altérons pas le parole de Dieu. Mais en manifestant la vérité nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu » (2 Corinthiens : 4 / 2 ; cf : 1 Jean : 4 / 1-6). Nous avons pour devoir de maintenir les droits de la vérité quand l’erreur, sous quelque forme que ce soit, tend à la voiler et à la corrompre.
Pour terminer, considérons les dangers lorsque la Parole de Dieu est falsifiée : « Maintenant Israël, écoute, pour les mettre en pratique, les prescriptions et les ordonnances que je vous enseigne, afin que vous viviez et que vous entriez en possession du pays que vous donne l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les donne » (Deutéronome : 4 / 1-2 ; cf : Deutéronome : 13 / 1).
C’est donc un commandement très sérieux qui est adressé au peuple concernant l’altération de la Parole par des ajouts ou des retraits humains. Dieu exige l’observation de ses commandements et nous savons que nul ne peut lui désobéir sans en assumer les conséquences, surtout quand il s’exprime de façon aussi claire. « Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui se réfugient en lui. N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur » (Proverbes : 30 / 5-6). « Que le prophète qui a un songe raconte ce songe, et que celui qui a ma parole rapporte fidèlement ma parole. Qu’a de commun la paille avec le froment ? Oracle de l’Eternel » (Jérémie : 23 / 28). « Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre » (Apocalypse : 22 / 18-19).
« Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme car moi-même je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ » (Galates : 1 / 11-12).
L’Évangile que Paul a prêché était, tout d’abord, une révélation reçue de la part de Jésus-Christ lors de sa conversion, puis il est devenu par la suite un enseignement complet.
Comment pourrions-nous altérer sans risque majeur cette Parole divine ?
La vocation de Paul à l’apostolat
Galates : 1 / 11-12
« Je vous déclare, frères, que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. »
Nous sommes ici au cœur du sujet. Paul s’explique sur ce qu’il a dit d’une manière condensée au verset : 1. A la question de doctrine s’ajoute une question de personne. Les croyants attachés à la Loi remettent en cause son apostolat et essaient de diminuer sa réputation.
A leurs yeux, Paul n’est qu’un apôtre de deuxième catégorie ! Son enseignement n’offre pas les garanties nécessaires comme c’est le cas pour Pierre, Jacques et Jean qui ont vécu en compagnie de Jésus. L’apôtre se voit donc obligé de traiter cette question de personne. Il établit historiquement que l’homme n’est pour rien dans son ministère, reçu par la révélation directe du Seigneur.
Au verset : 11 :
Il fait même remarquer que cet Évangile n’a pas la nature ni les limites ou les défauts qu’ont les hommes. Ce message n’a pas d’intermédiaire humain, il ne révèle que Jésus-Christ comme Paul l’affirme solennellement.
Quelle sécurité pour nous aussi !
Au verset : 12 :
Paul revient sur le fait que, certes, il n’a pas connu Jésus durant sa vie sur terre. Mais le Seigneur a comblé ce vide par une apparition spéciale, accompagnée d’une révélation personnelle ; allusion faite ici à sa conversion sur le chemin de Damas (Actes : 9 / 1-9).
A partir de cette expérience remontent sa mission apostolique et le contenu tout entier de son enseignement et de sa prédication. Très réservé d’ordinaire sur les grâces reçues, Paul ne peut taire cet événement qui a changé tout le cours de sa vie.
De même, il nous appartient de garder toute la fraîcheur de nos expériences passées avec le Seigneur. C’est avant tout cela qui suscite de l’intérêt chez nos contemporains.
Ici l’apôtre en mentionne simplement le fait, quitte à donner des détails chaque fois que l’occasion le justifie (Actes : 22 / 1-21 ; 26 / 12-18).
Cette apparition tardive, ajoutée à un temps de crise morale dans laquelle le vieil homme a reçu un coup mortel, a permis à l’homme nouveau de naître.
Par la suite, après cette grande révélation, le Seigneur a accordé à Paul, au cours de son ministère, d’autres révélations directes. Dans ses différents écrits, il y fait référence de nombreuses fois : Galates : 2 / 2 ; Ephésiens : 3 / 3 ; 2 Corinthiens : 12 / 1-7 ; Actes : 16 / 9 ; 20 / 22-23 ; 21 / 4 ; 23 / 11.
C’est une compensation abondante de tout ce dont il a été privé par rapport aux autres, témoins oculaires de la vie terrestre de son Maître. Il insiste maintenant sur son indépendance vis-à-vis de ses collègues apôtres.
Ces déclarations sont importantes pour nous, chrétiens d’aujourd’hui. Il en va de la tranquillité de notre foi ; il en va aussi de notre assurance devant les faux docteurs qui ne peuvent en dire autant.
Certains, en effet, usent d’audace, à leur exemple ; l’un d’eux me disait : « L’apôtre Paul dit cela…mais nous, nous disons le contraire ! »
Sachons sur qui nous fondons notre foi : « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens : 3 / 11). Galates : 1 / 13-24
« Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l’Église de Dieu, et comment j’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de mes pères. »
Aux versets 11 et 12 : Paul a mis en avant la preuve de son apostolat en montrant qu’il était indépendant des hommes.
Dans ce passage il manifeste que les natures fougueuses ne font rien à demi. Dans son zèle excessif, il emprisonnait ces sectateurs qui voulaient prendre la place du judaïsme. Le terme « secte » est l’appellation dédaigneuse des croyants de ce temps (Actes : 9 / 2 ; 22 / 4 ; 28 / 22).
C’est à Antioche qu’on a donné pour la première fois aux disciples du Seigneur le nom de « chrétiens » (Actes : 11 / 26). Paul reconnaît son caractère passé de farouche persécuteur. Il le confesse désormais en toute humilité, n’apportant à sa décharge que sa bonne foi.
« …Moi qui étais auparavant un blasphémateur, un homme violent. Mais il m’a été fait miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité » (1 Timothée : 1 / 13).
Il est important de noter avec quelle ferveur,
Au verset : 13 : il prononce leur nom véritable : « L’Église de Dieu ».
Voici la véritable Assemblée qui remplace la synagogue.
Verset : 16 : « …de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang ».
Ce verset précise sa vocation, il va annoncer aux païens l’Évangile du Fils de Dieu.
Verset : 17 : « Je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l’Arabie. Puis je revins encore à Damas ».
Etait-ce en vue de se préparer dans une retraite spirituelle ? N’est-ce pas dans des temps de prière et de méditation que le croyant reçoit de nouvelles révélations ?
L’apôtre « se prépare » à répondre à son appel.
Versets : 18 et 19 : « Trois ans plus tard je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui.
Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques le frère du Seigneur. »
Ce n’est que trois ans après sa conversion qu’il monte à Jérusalem pour voir Pierre. Il n’y demeure que quinze jours. Ce laps de temps est trop court pour instruire un disciple et former un apôtre. Il voit Pierre et Jacques le frère du Seigneur (Actes : 9 / 26-30).
Verset : 20 : « Dans ce que je vous écris, voici, devant Dieu, je ne mens pas ».
Sous le coup d’une vive émotion, il s’arrête brusquement dans son exposé pour prendre Dieu à témoin. Ce qu’il déclare est, par conséquent, la vérité. « Je dis la vérité en Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit » (Romains : 9 / 1). « Dieu, le Père du Seigneur Jésus-Christ, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens pas » (2 Corinthiens : 11 / 31).
Le récit de toutes ces circonstances n’a d’autre but que de prouver que la vocation à l’apostolat et toutes les premières années du ministère de Paul sont restées indépendantes de toute influence humaine, même à l’égard des autres apôtres.
« L’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ » (Galates : 1 / 11-12). La doctrine de Paul reconnue à Jérusalem
Galates : 2 / 1-3
« Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, ayant aussi pris Tite avec moi ; et ce fut d’après une révélation que j’y montai. Je leur exposai l’Évangile que je prêche parmi les païens, je l’exposai en particulier à ceux qui sont les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain. Mais Tite, qui était avec moi, et qui était Grec, ne fut pas même contraint de se faire circoncire. »
On peut s’interroger sur les motifs du voyage de Paul à Jérusalem. L’apôtre n’a pas fini de se justifier. En effet, non seulement il n’est redevable en rien aux autres apôtres, mais encore le jour (tardif) où il les rejoint et leur expose son enseignement, il reçoit leur entière approbation.
Verset : 1 : « Ensuite, quatorze ans plus tard… ».
Cet « ensuite » (Darby) correspond à celui du verset : 18 du premier chapitre : « Trois ans plus tard… ».
Luc, dans le livre des Actes, rapporte trois voyages de Paul à Jérusalem (Actes : 11 / 29-30 ; 15 / 1-29 ; 18 / 22). Le voyage de Actes : 15 est intitulé : « Concile à Jérusalem ». « Je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas et je pris Tite avec moi ».
Barnabas est d’origine israélite : c’est l’associé bien connu de Paul et il joue un rôle de premier plan (Actes : 13 / 1-3).
Tite, quant à lui, est d’origine païenne : il est connu, outre les passages des Actes qui le mentionnent, par les écrits de Paul (2 Corinthiens : 2 / 12 ; 2 Timothée : 4 / 10). Il est connu, plus particulièrement encore, par l’épître dont il est le destinataire. En le prenant avec lui, Paul tente un test difficile : de part ses origines et son incirconcision, ce collaborateur est un sujet de controverse.
« Quelques hommes, venue de Judée, enseignaient les frères en disant : si vous n’êtes pas circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion ; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens pour traiter cette question » (Actes : 15 / 1-2).
Tite est effectivement compris dans cette désignation « un des leurs ». Le fait de l’amener avec lui n’est pas une provocation de la part de Paul ni un défi, mais simplement un acte d’assurance et de courage. Dieu demande aux siens de tels actes ! Les pharisiens d’Antioche et ceux de Jérusalem exigeaient que les chrétiens d’origine païenne soient circoncis : en voici un qui ne l’est pas, n’en est-il pas moins sauvé ? Son témoignage est-il différent ? Faut-il le contraindre à cette coutume de l’ancienne alliance ? Si Tite est traité comme un frère par les chrétiens de Jérusalem, s’il est reçu dans leurs Assemblées, dans leurs groupes, alors la cause des païens est gagnée !
Et Paul va ramener avec lui à Antioche la preuve vivante de sa victoire sur les judaïsants.
C’est aussi pour nous, croyants des derniers temps, une assurance merveilleuse que de savoir qu’il n’y a d’autre voie d’accès au salut que la foi dans le sacrifice de Jésus.
Paul, apôtre, a ainsi permis aux païens d’être mis sur un pied d’égalité avec les Juifs quant au salut. La grâce est reconnue comme le dénominateur commun de cette égalité : tout comme les Juifs étaient mis à part au travers de l’ancienne alliance avec la circoncision, l’Église est également mise à part, quelle que soit l’origine de ses membres, par la foi en Jésus et l’obéissance du baptême.