Le nom de NAHUM signifie « consolation » (de Dieu) ; les noms Nahum et Néhémie ont la même racine.
Nahum continua l’œuvre de Jonas puisque, comme Jonas, il prophétisa sur Ninive.
Mais son ministère n’est point un ministère d’appel et de réconciliation ; il doit annoncer à la grande ville coupable que le châtiment va fondre sur elle, sans qu’il y ait, pour elle, possibilité de délivrance.
La repentance de Ninive, à la prédication de Jonas, n’a pas été profonde ni durable.
Ninive a redoublé de cruauté et de corruption.
Il n’y a plus d’espoir pour elle.
Nahum décrit sa ruine prochaine et irrémédiable en un style admirable de puissance et de vie.
On dirait qu’il assiste par avance à la destruction de cette cité pourtant si riche, si forte et qui paraissait éternelle.
Le seul détail de la vie du prophète que nous possédions, c’est qu’il était originaire d’Elkosch, mais cette ville n’est pas identifiée.
Une chose est certaine, c’est que Nahum possédait un grand don littéraire son style est d’une rare puissance poétique, à la fois d’une concision et d’une richesse étonnantes.
DATE
La prophétie de Nahum date vraisemblablement de la période situé entre la destruction de Thèbes ou No-Amon (Nahum : 3 / 8) par Assurbanipal en 666 avant Jésus-Christ et la prise de Ninive par les Babyloniens et leurs alliés en 612 avant Jésus-Christ.
Ce livre est le complément du livre de Jonas
THEME
Trois prophètes ont prophétisé contre Ninive :
1° JONAS, le « missionnaire malgré lui » vers l’an 810 avant Jésus-Christ.
La repentance de la ville retarda son jugement de deux siècles.
2° NAHUM vers l’an 650 (ou peut-être un peu avant 606, avant Jésus-Christ) fait entendre son message après la ruine de Thèbes, la célèbre cité Égyptienne construite sur les bords du Nil.
3° SOPHONIE fera entendre le dernier tocsin vers 625 avant Jésus-Christ. Ninive fut menacée en 625 par Cyaxare, roi des Mèdes, et détruite en 606 par Nabopolassar rois de Babylone.
Elle tomba pour ne plus se relever.
Aux jours de Nahum, Ninive est encore debout dans toute sa splendeur.
Bâtie sur la rive orientale du Tigre, elle était défendue par une muraille de 30 mètres de hauteur, flanquée de 1500 tours et réputée imprenable.
Mais sa rapacité et sa cruauté criaient vengeance.
Son nom était haï de tous les peuples.
La destruction de Ninive fut si radicale que durant des siècles on ignora jusqu’à son emplacement.
Ce sont des fouilles, relativement récentes qui ont remis à jour « les restes magnifiques de cette cité qui avait régné sur le monde, mais que l’Eternel avait frappée du jugement de sa colère »
PLAN DU LIVRE
Le livre peut être divisé en 4 sections :
1) Le caractère de Dieu (Nahum : 1 / 1-8)
2) Châtiment des ennemis de Dieu (Nahum : 1 / 9 à 2 / 1)
3) Récit de destruction de Ninive (Nahum : 2 / 2-14)
4) Cause de la destruction de Ninive (Nahum : 3 / 1-19)
MESSAGE
Voici la plus importante leçon morale du livre de Nahum : 1 / 2-3 : De par sa nature, Dieu est « lent à la colère » et un « refuge pour ceux qui se confient en lui » (Nahum : 1 / 7), mais il ne saurait laisser le méchant impuni (Nahum : 1 / 3)
Cependant, sa loi sainte a été satisfaite par l’œuvre accomplie à la croix.
Aussi peut-il demeurer « juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Romains : 3 / 26)
* Accomplissement du jugement annoncé contre Ninive : D’après un récit du 5ème siècle avant Jésus-Christ, l’historien grec Diodore de Sicile a fait une description de la chute de Ninive, dont les détails correspondent d’une façon étonnante aux prophéties de Nahum.
Une légende prétendait que la capitale serait en sûreté « jusqu’au jour où la rivière deviendrait son ennemie »
Or, c’est ce qui arriva ; la rivière, qui se jette à Ninive dans le Tigre, déborda par suite de pluies diluviennes et fit crouler la muraille d’enceinte.
A cette vue le roi mit le feu au palais, ou, selon une autre version, monta sur un bûcher mortuaire qu’il avait fait préparer pendant que l’ennemi massacrait la population et détruisait la ville.
Tous ces détails Nahum les avaient prédits :
* Le débordement du fleuve (Nahum : 1 / 8 ; Nahum : 2 / 7)
* L’écroulement des forteresses (Nahum : 2 / 7 ; Nahum : 3 / 14)
* Les flammes (Nahum : 1 / 10 ; Nahum : 3 / 15)
* Le massacre des habitants (Nahum : 3 / 3)
* Le sac de la ville (Nahum : 1 / 14 ; Nahum : 2 / 10 ; Nahum : 2 / 14)
La destruction de la ville fut si complète que, 200 ans plus tard Xénophon, en traversant ses ruines, ignorait quel en était le nom.
Oui, Dieu a préparé un sépulcre pour la ville impie et rebelle, sépulcre dans lequel il l’a enfouie pendant des siècles ( Nahum : 1 / 14)
Lentement les archéologues, depuis le 19ème siècle ont remis les décombres de Ninive à jour pour mieux constater combien sa ruine fut grande.
PASSAGE MESSIANIQUE
(Nahum : 2 / 1)
CARACTERE DE DIEU d’après NAHUM
(Nahum : 1 / 2-7)
Dieu est saint, donc il est juste et amour tout à la fois.
Sa justice se révèle dans le jugement du péché et Sa vengeance de ses ennemis notez les mots de :
COLERE, SE VENGER, JALOUX, RANCUNE, ARDENTE FUREUR.
Son amour se manifeste pour ceux qui se confient en lui.
Un intéressant parallélisme dans les six premiers versets du 1er chapitre nous permet de mieux comprendre la synthèse de ces deux qualités, apparemment incompatibles.
Les versets : 3 à 7 sont l’explication du terrifiant verset : 2 :
JUSTICE VENGERESSE AMOUR
Verset : 2a : L’Eternel est jaloux. Verset : 3a : L’Eternel est lent à la colère
Il se venge
Verset : 2b : L’Eternel est plein fureur. Verset : 3b : L’action de Dieu dans sa colère est
de son amour.
Rien ne lui coûte pour défendre les siens
Verset : 2c : L’Eternel se venge Verset : 7 : L’Eternel est bon … Il connaît ceux
de ses adversaires. qui se confient en Lui.
Sa colère n’est pas pour eux
On ne peut croire en un Dieu d’amour qui ne punit pas.
Rappelons-nous cependant que la colère du Dieu de miséricorde n’est pas semblable à la colère humaine, toujours coupable.
La colère fait de l’homme son esclave, tandis que Dieu reste toujours maître de sa colère et l’emploie comme un instrument pour exercer ses jugements.
GRANDES LECONS DES PROPHETIES DE NAHUM
* Une repentance superficielle est dangereuse, car elle entraîne un endurcissement qui attire sur lui l’inévitable jugement de Dieu.
* Si Dieu use de patience envers les rebelles, cela ne veut pas dire qu’il ait oublié les péchés (Voir : 2 Pierre : 3 / 8-9)
* Rien ne résiste à Dieu : ni puissance, ni richesse, ni grandeur.
* Dieu sait faire éclater sa gloire, même par ses ennemis.
* Lorsque Dieu exerce ses jugements, on voit la différence entre le juste et le méchant : Pour l’un, il y a un message de consolation (Nahum : 1 / 7) pour l’autre c’est un jour de terreur.
* Croire en l’amour de Dieu, c’est croire en sa colère.
* Les jugements de Dieu ne sont jamais arbitraires ; ils sont toujours proportionnés aux péchés de celui qui les subit.
* La destruction de Ninive est la garantie que Dieu anéantira un jour les œuvres de Satan et de son Antichrist (le méchant dont il est question : Nahum : 1 / 11 ; Nahum : 2 / 1), y fait peut-être allusion prophétiquement.
* Dieu peut détruire EN NOUS les forteresses de Satan, nous délivrer de la puissance du mal.
