Comment Prier
Par Mr le Pasteur Reuben A. Torrey

VI

TOUJOURS PRIER ET NE POINT SE RELACHER

 
Par deux paraboles de l'Évangile de Luc, Jésus enseigne avec beaucoup de force que les hommes doivent toujours prier et ne point se relâcher.

La première se trouve être dans Luc : 11 / 5-8 et l’autre en Luc : 18 / 1-8.

« Il leur dit encore : Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et si, l’intérieur de sa maison, cet ami lui répond : Ne m’importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, - je vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce don il a besoin » (Luc : 11 / 5-8)

« Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : « Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justices à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc : 18 / 1-8)

Dans la première de ces deux paraboles Jésus expose d'une façon saisissante la nécessité de prier jusqu'à l'importunité.

Le mot rendu par « importunité » signifie littéralement « effronterie », comme si Jésus avait voulu nous faire comprendre que Dieu voudrait nous voir nous approcher de lui avec une résolution si ferme d'obtenir les choses désirées qu'aucun refus ni retard apparents de sa part ne puisse changer notre assurance en confusion.

Dieu se réjouit de la sainte audace de ceux qui ne s'accommodent point d'un refus.

C'est là l'expression d'une grande foi et rien n'est plus agréable à Dieu que la foi.

Il semble presque que Jésus ait repoussé la femme syro-phénicienne avec rudesse, mais elle ne voulut pas se laisser repousser, aussi Jésus considéra-t-il son audacieuse importunité avec satisfaction et il lui dit : « Femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux. » (Matthieu : 15 / 28)

Dieu ne permet pas toujours que nous obtenions du premier coup les choses que nous nous efforçons d'acquérir par notre travail.

Il veut nous exercer et faire de nous des hommes solides en nous obligeant à travailler dur pour ce qu'il y a de meilleur.

De même il n'exauce pas toujours notre prière dès la première demande.

Il veut par l'exercice faire de nous de solides hommes de prière en nous obligeant à prier ferme pour ce qu'il y a de meilleur.

Il nous fait prier jusqu'au bout.

Je suis heureux qu'il en soit ainsi.

On ne peut être exercé à la prière d'une façon plus bénie qu'en étant contraint à redemander encore et toujours, même durant de nombreuses années, avant d'obtenir ce que l'on recherche.

Quand Dieu ne leur accorde pas l'objet de leur requête à la première ou à la seconde prière, bien des gens disent : « Ce n'est peut-être pas la volonté de Dieu », et ils appellent cela de la soumission !

En règle générale, ce n'est pas de la soumission, c'est de la paresse spirituelle.

Dans le domaine de l'action, quand nous abandonnons après avoir fait un ou deux efforts pour obtenir quelque chose, nous n'appelons pas cela de la soumission à la volonté de Dieu, mais de la faiblesse de caractère.

Quand un homme d'action énergique entreprend quelque chose, s'il ne réussit pas à la première, la seconde ou la centième fois, il continue à frapper à coups redoublés jusqu'à ce qu'il ait réussi ; de même l'homme de prière énergique, quand il entreprend de prier pour quelque chose, continue à prier jusqu'au bout et obtient ce qu'il recherche.

Nous devrions prendre bien garde à ce que nous demandons à Dieu, mais quand nous commençons à prier pour obtenir une chose, nous ne devrions jamais cesser de prier avant l'exaucement ou avant que Dieu nous ait montré très clairement et très nettement que ce n'est pas sa volonté de nous l'accorder.

Certains voudraient nous faire croire que prier deux fois pour la même chose dénote l'incrédulité, que nous devons la « saisir » dès la première demande.

Certes, il arrive que nous soyons capables, par la foi en la Parole de Dieu ou en la direction du Saint-Esprit, de revendiquer dès la première fois ce que nous avons demandé à Dieu ; mais, incontestablement, il arrive aussi que nous devions prier à de multiples reprises pour une même chose avant d'obtenir l'exaucement.

Ceux qui ne vont jamais jusqu'à prier deux fois pour une même chose ont dépassé leur Maître (Matthieu : 26 / 44)

George Müller pria quotidiennement pour deux hommes pendant plus de soixante ans.

L’un deux fut converti peu avant la mort de George Müller - c’était je crois, à la dernière réunion qu’il tint - l’autre fut converti moins d’un an après.

On a grand besoin, à l'heure présente, d'hommes et de femmes qui ne se contentent pas de commencer à prier, mais qui continuent à prier, prier, prier jusqu'à ce qu'ils obtiennent ce qu'ils attendent du Seigneur.
 
 



Créer un site
Créer un site