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Il est, à la prière constante, persévérante, éveillée et victorieuse, une autre raison qui semble plus puissante encore que la précédente : La prière est la partie la plus importante du ministère actuel de notre Seigneur ressuscité.
Le ministère de Christ ne s’est pas terminé à sa mort.
Là s’acheva seulement son œuvre expiatoire, mais lorsqu’il ressuscita et fut élevé à la droite du Père, il entreprit, à la place, une autre œuvre tout aussi importante pour nous que son œuvre d’expiation.
Cette œuvre ne peut être séparée de son œuvre d’expiation ; elle repose sur celle-ci comme sur son fondement même, mais elle n’est pas moins nécessaire à l’accomplissement de notre salut.
Nous voyons que cette grande œuvre, par laquelle il amène notre salut à son achèvement, dans Hébreux : 7 / 25 : « C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur »
Ce verset nous dit que Jésus est capable de nous sauver parfaitement, ce qui ne signifie pas seulement qu’il peut nous sauver de l’extrême perdition, mais jusqu’à l’extrême perfection, jusqu’à l’entière plénitude du salut, l’absolue sainteté, parce qu’il n’est pas mort seulement mais qu’il est aussi « toujours vivant »
Ce verset nous dit encore pour quel dessein il vit maintenant et c’est « intercéder pour nous », prier.
La prière est sa principale activité durant cette ère et c’est par ses prières qu’il nous sauve chaque jour.
La même pensée se retrouve dans le remarquable et triomphant défi de Paul : « Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, et il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (Romains : 8 / 34)
Si donc nous voulons être unis à Jésus-Christ dans son œuvre actuelle, il nous faut passer beaucoup de temps en prière, nous consacrer à la prière sérieuse, constante, persévérante, éveillée et victorieuse.
Rien ne m’a fait sentir aussi vivement combien il importe de prier en tout temps, d’être constamment en prière, que cette pensée : c’est la principale occupation présente de mon Seigneur ressuscité !
Pour moi, je veux être uni à lui, et à cette fin j’ai demandé au Père, quels que puissent être ses autres desseins à mon égard, de faire de moi en tout cas un intercesseur, un homme qui sache prier et qui consacre beaucoup de temps à la prière.
Ce ministère de l’intercession est un glorieux et puissant ministère et tous nous pouvons y avoir part.
L’homme ou la femme retenus par la maladie loin des cultes publics peuvent y avoir part ; la mère de famille affairée, la femme qui doit gagner sa vie en lavant le linge des autres, peut y avoir part ; elle peut faire monter ses prières pour les saints, pour son pasteur, pour les perdus et pour les missions lointaines tandis qu’elle se penche sur la lessive, savonne et rince, et la lessive n’en sera pas plus mal faite pour cela.
L’homme d’affaires surmené peut aussi y avoir part et prier tout en se hâtant d’une obligation à l’autre.
Mais il va sans dire que si nous voulons conserver cet esprit de constante prière, nous devons prendre le temps - et le prendre largement - de nous enfermer seuls avec Dieu dans le secret pour ne rien faire d’autre que prier.
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Une sixième raison pour prier d’une manière constante, persévérante, éveillée et victorieuse est que la prière est le moyen établi par Dieu pour nous permettre d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, d’être secourus dans nos besoins.
Hébreux : 4 / 16 est l’un des versets les plus simples et les plus doux de la Bible.
« Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. »
Ces paroles nous montrent clairement que Dieu a établi un moyen par lequel nous pouvons rechercher et obtenir miséricorde.
Ce moyen, c’est de nous approcher avec audace, confiance, hardiesse d’expression, du trône de la grâce, du lieu très saint de la présence de Dieu, où notre compatissant souverain sacrificateur Jésus-Christ est entré pour nous (Hébreux : 4 / 14-15)
C’est de miséricorde que nous avons besoin, c’est la grâce qu’il nous faut obtenir, sinon toute notre vie et tous nos efforts aboutiront à une faillite totale.
Or, la prière est le moyen d’obtenir l’un et l’autre.
Il y a, à notre disposition, une infinie richesse de grâce que nous pouvons effectivement faire notre par la prière.
Oh ! si seulement nous nous représentions la plénitude de grâce divine mise en réserve pour que nous la demandions, sa hauteur, sa profondeur, sa largeur et sa longueur, je suis sûr que nous passerions plus de temps en prière car la mesure de grâce que nous nous approprions est à la mesure de nos prières.
Qui donc ne sent pas qu’il a besoin de plus de grâce ?
Eh ! demandez-la donc !
Soyez constants et persévérants, soyez importuns et ne vous fatiguez pas de demander.
Dieu prend plaisir à nous voir mendier sa grâce avec « effronterie » car cela montre notre foi en lui.
Or, la foi le réjouit puissamment.
A cause de notre « importunité », il se lèvera et nous donnera tout ce dont nous avons besoin (Luc : 11 / 8)
Nous ne connaissons, pour la plupart que de petits ruisseaux de miséricorde et de grâce tandis que nous pourrions en connaître des fleuves débordants.
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Une autre raison en faveur de la prière constante, persévérante, éveillée et victorieuse, c’est que la prière au nom de Jésus-Christ est le moyen que Jésus-Christ lui-même a établi pour que ses disciples obtiennent la plénitude de la joie.
Il déclare : « Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. » (Jean : 16 / 24)
Parfaite : pleine et entière !
Qui donc ne désire pas être rempli de joie ?
Eh bien ! Le moyen d’être tout plein de joie, c’est de prier au nom de Jésus-Christ !
Nous connaissons tous des chrétiens qui sont remplis de joie, qui en sont même débordants, elle rayonne de leurs yeux, elle sort en bouillonnant de leurs lèvres et s’échappe de l’extrémité de leurs doigts quand ils vous serrent la main ; entrer en contact avec eux, c’est entrer en contact avec une machine électrique chargée d’allégresse.
Les chrétiens de cette sorte sont toujours des chrétiens qui passent beaucoup de temps en prières.
Comment se fait-il que la prière au nom de Christ apporte une telle plénitude de joie ?
C’est en partie parce que nous obtenons par elle ce que nous demandons.
Mais ce n’est pas là la seule raison, ni même la principale.
La prière nous révèle la réalité de Dieu.
Quand nous demandons à Dieu quelque chose de précis et qu’il le donne, oh ! combien Dieu devient réel !
Il est vraiment présent là !
C’est une bénédiction d’avoir un Dieu qui soit une réalité et non pas seulement une idée.
Je me rappelle être soudain tombé gravement malade alors que j’étais tout seul dans mon bureau.
Je me laissai tomber à genoux et criai à Dieu pour qu’il me secourût.
Instantanément toute douleur me quitta : j’étais parfaitement rétabli.
Ce fut comme si Dieu se fût tenu là, debout et, qu’ayant étendu la main, il m’eût touché.
La joie d’être guéri ne fut certes pas aussi intense que la joie de rencontrer Dieu.
Il n’y a pas, sur la terre ou dans le ciel, de joie plus grande que celle de la communion avec Dieu, et la prière au nom de Jésus nous met en communion avec lui.
Le psalmiste ne parlait sûrement pas seulement d’une bénédiction future, mais aussi d’une bénédiction présente quand il disait : « Il y a d’abondantes joies devant ta face » (Psaume : 16 / 11)
Oh ! la joie inexprimable de ces moments où, dans nos prières, nous pénétrons jusqu’en la présence de Dieu !
« Je n’ai jamais connu une telle joie dans la prière », dites-vous ?
Prenez-vous assez le temps de prier pour parvenir réellement jusqu’en la présence de Dieu ?
Et pendant le temps que vous y consacrez, vous livrez-vous vraiment tout entier à la prière ?
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La huitième raison pour prier d’une manière constante, persévérante, éveillée et victorieuse est que, dans tous les soucis, les angoisses et les besoins de l’existence, la prière avec actions de grâces est le moyen que Dieu a établi pour que nous obtenions la délivrance de toute anxiété et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence.
« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens : 4 / 6-7)
Pour beaucoup ceci semble à première vue la description d’une vie belle, certes, mais hors de la portée du commun des mortels.
Il n’en est rien.
Le verset nous dit comment cette vie peut-être réalisée par tout enfant de Dieu : « Ne vous inquiétez de rien » ou encore « en aucune chose n’éprouvez de l’anxiété »
La dernière partie du verset nous dit comment, et c’est très simple : « Mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces »
Quoi de plus clair et de plus simple que cela ?
Vous n’avez qu’à vous tenir constamment en contact avec Dieu et sitôt qu’une peine ou une contrariété grande ou petite se présente, lui en parler sans jamais oublier de lui rendre grâces pour ce qu’il a déjà fait.
Quel sera le résultat ? « La paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. »
C’est merveilleux, et aussi simple que merveilleux !
Beaucoup en font l’expérience, Dieu soit béni.
Ne connaissez-vous personne qui soit toujours serein ?
Peut-être s’agit-il d’un homme très violent de son naturel, mais les difficultés, les conflits, les revers, les privations peuvent tourbillonner autour de lui : « La paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, garde son cœur et ses pensées dans le Christ, Jésus »
Nous connaissons tous de telles personnes.
Comment s’y prennent-elles ?
Elles prient, voilà tout.
Ceux qui connaissent la paix profonde de Dieu, l’insondable paix qui surpasse toute intelligence, sont toujours des hommes et des femmes qui prient beaucoup.
Quelques-uns d’entre nous permettent à une activité fiévreuse de refouler la prière hors de la vie.
Et quelle perte de temps, d’énergie et de force nerveuse entraîne cette perpétuelle agitation !
Une nuit de prière nous épargnera beaucoup de nuits d’insomnie.
Le temps passé en prière n’est pas du temps perdu, mais du temps placé à gros intérêts.