Épître aux Galates
Par Mr le Pasteur Michel Pelletier
(Avec l'aimable autorisation de l'auteur et tirée du journal "Pentecôte" Assemblée de Dieu de france)


La miséricorde divine :

« Mais l’Écriture a tout enfermé sous le péché afin que la promesse soit donnée par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient » (v : 22)

Cette affirmation est répétée dans Romains : 11 / 32 : « Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous. »

Dans ce verset : 22, l’apôtre ne parle pas de la loi, mais de l’Écriture parce que l’Ancien Testament concourait au même but, c’est-à-dire à manifester le péché, en faisant sentir les chaînes de l’esclavage, pour enlever tout espoir de délivrance par ses forces propres afin de mener à Christ. Si un Dieu saint avait pu sauver l’homme déchu autrement qu’en livrant son Fils à la mort par la croix, nul doute qu’il l’aurait fait. Mais sa justice ne pouvait être satisfaite autrement. C’est pourquoi nous lisons dans Romains : 8 / 3-4 : « Car, chose impossible à la loi parce que la chair la rendait sans force, Dieu, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair, et cela pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit. »

La nécessité de la croix repose sur la ruine de l’homme :

« Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la surveillance de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée » (V : 23).

Par « la foi », Paul entend bien « l’objet de la foi », c’est-à-dire Christ et l’Évangile.

« Ainsi la loi a été un précepteur (un pédagogue) pour nous conduire à Christ afin que nous soyons justifiés par la foi » (v : 24).

Le mot grec « pédagogue » veut dire conducteur d’enfants. Cet homme était chargé de leur surveillance pour leur apprendre les premiers rudiments de la connaissance afin qu’ils puissent, plus tard, suivre les enseignements de quelque maître renommé. Tel est le rôle de la loi.

Sous cette image de pédagogue, l’apôtre nous montre comment nous devons employer la loi afin de faire connaître au pécheur son état, et par là le besoin essentiel d’un Sauveur pour l’amener à Christ.

 
La foi supplante la loi

Galates : 3 / 25-29

 
« La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse.»

« Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur (ce pédagogue) » (verset : 25) :

Chronologiquement, la foi clôt l’ère de la loi et se substitue à elle avantageusement. Le but une fois atteint, le moyen cesse. L’office éducatif préparatoire de la loi est terminé. Cette transition nous permet de passer du statut d’enfant à celui d’adulte, et nous amène de la servitude à la liberté.

« En lui, quiconque croit est justifié de tout ce dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse » (Actes : 13 / 39). «  Car Christ est la fin de la loi, en vue de la justice pour tout croyant » (Romains : 10 / 4).

« Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » (Verset : 26) :

Par cette substitution de la loi par la foi, nous avons vessé d’être des enfants de tutelle, à la façon des esclaves, nous devenons fils d’adoption avec tous les privilèges inhérents : « Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba ! Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui afin d’être glorifiés avec lui » (Romains : 8 / 15-17).

« Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (verset : 27) :

Paul affectionne cette image si juste et si frappante qui est de revêtir (1 Corinthiens : 15 / 53-54 ; Ephésiens : 4 / 24 ; Colossiens : 3 / 10 ; 2 Corinthiens : 5 / 2-4).

« Revêtir Christ », c’est devenir un avec lui, c’est revêtir la justice, vivre de sa vie, en sorte que son image se reproduise en nous.

En mentionnant ici leur baptême, l’intention de Paul était probablement de leur rappeler qu’ils avaient eux-mêmes confirmé leur identification avec Christ, alors que l’enseignement des « judaïsants » en était pratiquement la négation. Il est évident que l’apôtre n’attribue cette signification du baptême qu’à ceux qui, avant de le recevoir, avaient été amenés par la foi au Sauveur. L’apôtre ne fait pas du baptême un moyen de régénération ; il ne lui attribue aucune action magique en conférant au signe le pouvoir de ce que seul Dieu peut opérer par sa grâce et que la foi seule peut s’approprier.

Dès que nous avons revêtu Christ par le baptême, toutes les distinctions nationales, sociales ou de sexe disparaissent pour permettre à ses enfants de ne former qu’un avec lui (v : 28 ; voir aussi 1 Corinthiens : 12 / 12-13 ; Ephésiens : 2 / 15-16 ; 3 / 6 ; 4 / 4 ; Colossiens : 3 / 11).

« Et si vous êtes à Christ alors vous êtes la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse » (verset : 29) :

Nous voici au terme de cette laborieuse démonstration par laquelle l’apôtre conclut que les privilèges auxquels prétendaient les Juifs - c’est-à-dire être la postérité d’Abraham par la circoncision et les prescriptions légales (Actes : 15 / 1) - leur échappent en fait pour se réaliser dans les rachetés de Christ, membres de son corps, et comme tels, véritable postérité du père de la foi, et héritiers selon la promesse.

« Ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont  enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés comme descendance » (Romains : 9 / 8).

 
Affranchis de l’esclavage et héritiers

Galates : 4 / 1-3

 
« Or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ; mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu’au temps marqué par le père. Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde ;….»

Dans le chapitre : 3, l’apôtre avait comparé la position du croyant sous la loi, avant la venue du Christ, à celle d’un fils de parents nobles, instruit et éduqué par un pédagogue.

Verset : 1 :

« Or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout,… »
Reprenant la même image, il note que l’enfant, même s’il est héritier, est soumis aux règles de ce régime, et donc à son père. Autrement dit, il ne diffère en rien d’un esclave jusqu’à sa majorité, cela, alors qu’il est le maître de tout, non pas en fait, mais en droit, en espérance.
Idéalement donc, les Juifs étaient héritiers, mais seulement dans la mesure où, étant enfants d’Abraham par la foi, ils étaient aussi juifs en esprit, en même temps qu’enfants de Jacob par la naissance de la chair.

Paul restitue bien ces choses et leurs valeurs dans l’épître aux Romains.

« Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les apparences, et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans la chair. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu » (Romains : 2 / 28-29).

Verset : 2 :

« …mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu’au temps marqué par le père.

Comme un enfant est sous tutelle jusqu’à son âge révolu, de même le Juif est sous tutelle jusqu’à l’arrivée du Messie. La loi, faisant office de pédagogue par l’intermédiaire des sacrificateurs, lui imposait des règles strictes dont il ne pouvait se dégager sous peine de perdre sa place au sein du peuple d’Israël.

Verset : 3 :

« Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde ;….»

Telle était notre condition de « non-Juifs » avant la venue de Christ. « Les principes élémentaires du monde », ou « les rudiments », sont les éléments matériels du culte, tant dans le judaïsme que dans les autres religions du monde. Cette expression ne se trouve qu’ici, au verset : 9 et dans Colossiens : 2 / 8 et 20.

Appliquée au domaine religieux, elle indique les principes élémentaires de la connaissance de Dieu, nous pourrions dire l’abc de la loi, de l’Ancien Testament, comme révélation de Dieu. « Vous en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les principes élémentaires des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide » (Hébreux : 5 / 12).

Dans notre texte, il s’agit bien de la loi avec toutes les minutieuses prescriptions dont elle est entourée. Ces principes élémentaires qui marquaient la vie quotidienne des Juifs, étaient, de par leur nature même, mal connus et mal vécus parce qu’étant de nature divine, « images des choses à venir », dont le sens échappait à la plupart des membres de ce peuple pourtant mis à part.

Ainsi, dans Actes : 15 / 10, Pierre en parle comme « d’un joug que nos pères et nous-mêmes n’avons pas été capables de porter »

Dans Hébreux : 9 / 10, ces rudiments sont décrits comme  des ordonnances charnelles…qui ont été imposées jusqu’à un temps de réforme !

L’homme sous la grâce

Galates : 4 / 4-5

 
« … mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption.»

« Mais lorsque les temps furent accomplis » (verset : 4) :

Il importe de remarquer l’expression employée pour désigner l’époque précise, choisie par la sagesse de Dieu pour envoyer son Fils. Elle était déterminée dans le conseil du Seigneur pour l’accomplissement de ses desseins de rédemption en Jésus-Christ, selon Ephésiens : 1 / 9-10 : « Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu’il avait formé en lui-même, pour l’exécuter quand les temps seraient accomplis : réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. »

Pour accomplir les desseins du Père, le Fils ne pouvait venir qu’après une longue préparation des Juifs : celle-ci s’est accomplie au travers de révélations divines, des promesses de la loi et de toutes les institutions mosaïques. Dès que la loi eut achevé son œuvre pédagogique chez les Juifs et que les païens, comme le montre l’histoire profane résumée dans Romains : 1 / 18-32, furent « mûrs » pour la venue du Sauveur, Dieu a envoyé son Fils.

Constatant que Juifs et païens étaient sous l’empire du péché, Dieu enferma tous les hommes dans la rébellion afin de faire miséricorde à tous (Romains : 11 / 32).

Ainsi Paul constate que les Juifs n’ont rien à faire valoir en leur faveur (Romains : 3 / 9-12) et il déclare que personne, devant Dieu, n’a sujet de se glorifier (Romains : 3 / 27-30).

C’est devant ce constat que Dieu envoya celui qui ne devait pas être seulement le Messie des Juifs, mais aussi le Sauveur du monde (Romains : 15 / 7-13).

Lorsque le Seigneur parut, les temps préparatoires étaient accomplis. Jésus l’affirme lui-même au début de son ministère : « Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Évangile de Dieu. Il disait : le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc : 1 / 14-15).

L’expression « né sous la loi » mentionnée ici montre que Jésus est venu non seulement pour accomplir la loi (Matthieu : 5 / 17), mais aussi pour en subir à notre place la malédiction.

« Afin de racheter ceux qui étaient sous la loi » (verset : 5) :

« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous. Car il est écrit : maudit est quiconque est pendu au bois » (Galates : 3 / 13). Il est utile et vital d’insister sur la nécessité de la mort de Jésus à la croix. Ni l’incarnation de Christ ni son obéissance à la loi n’auraient servi à quoi que ce soit sans la croix pour ce qui concerne la rédemption des hommes. « Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte ; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous » (Hébreux : 2 / 9).

L’incarnation elle-même n’est pour rien dans la rédemption qui a lieu à la croix. L’Écriture ne dit pas que Jésus a porté nos péchés dans la vie, mais dans la mort sur la croix.

« Vous savez en effet que ce n’est pas par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre : 1 / 18-19 ; voir aussi Matthieu : 20 / 28 et Ephésiens : 1 / 7).

« Pour que nous recevions l’adoption ». Nous sommes ainsi élevés à la condition glorieuse d’enfants de Dieu ! En effet, non seulement nous sommes rachetés de la malédiction de la loi, libérés de son joug, mais nous prenons conscience maintenant de notre « majorité ».

Nous sommes libérés de la tutelle des rudiments du monde et adorons Dieu, notre Père, en esprit et en vérité.

Pour la première fois l’apôtre énonce cette doctrine de la filiation divine sur laquelle il revient plus longuement dans l’épître aux (Romains : 8 / 14-17) et qu’il mentionne dans sa lettre aux Ephésiens : 1 / 5).

L’esclave est donc élevé à la place de fils et entre ainsi dans la famille de Dieu avec le droit à l’héritage !

 
L’adoption

Galates : 4 / 6-7

 
« Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.»

La meilleure preuve de notre adoption c’est effectivement dans nos cœurs cette présence de l’Esprit de Dieu : « Pour vous, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains : 8 / 9).

C’est par cet Esprit que nous crions « Abba ! Père ! » C’est ce même esprit qui se joint au nôtre pour attester que nous sommes enfants de Dieu  (Romains : 8 / 15-17).

L’Esprit d’adoption met les rachetés dans un rapport avec Dieu tout à fait semblable à celui de Jésus, leur frère aîné : « Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean : 20 / 17 ; voir aussi Romains : 8 / 28-29 et Hébreux : 2 / 11-12).

Il les pousse spontanément à l’invocation de Dieu comme « Père » !

C’est ce que l’Écriture appelle « le témoignage intérieur du Saint-Esprit » qui nous confirme dans le sentiment et la conscience de cette relation. Quelle étonnante dignité ! Quelle relation privilégiée incomparable ! Nous le disons, mais le comprenons-nous vraiment ?

« Ainsi, tu n’es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu » (verset : 7).

Esclave, nous chrétiens, nous ne le sommes certes plus ! L’ère de la servitude est révolue, celle de la liberté lui a succédé : notre minorité a pris fin, notre « majorité » a commencé, c’est la pleine émancipation spirituelle !

Il est important de souligner ici que ce privilège est affirmé comme un fait présent, une expérience actuelle. Nous avons la même pensée, exprimée en d’autres termes, dans 1 Jean : 4 / 13 :

« A ceci nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, c’est qu’il nous a donné de son Esprit. »

 
Quel choix de vie ?

Galates : 4 / 8-9

 
« Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature ; mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ? »

Verset : 8 :

« Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui, par nature, ne le sont pas. »

« Vous savez comment, quand vous étiez païens, vous étiez entraînés vers les idoles muettes » (1 Corinthiens : 12 / 2).

Autrefois païens, les Galates servaient les idoles mais étaient en quelque sorte « excusables ». Cette ignorance du vrai Dieu, si elle restait coupable (Romains : 1 / 18-21), comportait cependant des circonstances atténuantes à cause de l’obscurcissement de leur intelligence, de sa focalisation vers des buts erronés.

« Mais maintenant vous connaissez le vrai Dieu, le Dieu vivant et vrai ! » leur dit en substance l’apôtre. La responsabilité de tous ceux qui se détournaient ainsi était, de toute évidence, pleinement engagée puisque les lumières de l’Évangile leur permettaient de faire des comparaisons.

Verset : 9 :

« Et surtout après avoir été connus de Dieu » Ce n’est pas l’homme qui prévient Dieu et qui le choisit, mais c’est l’inverse.

« J’ai exaucé ceux qui ne demandaient rien, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas ; j’ai dit : me voici, me voici ! à une nation qui ne m’appelait pas de mon nom » (Esaïe : 65 / 1 ; voir aussi Matthieu : 13 / 45 ; Luc : 19 / 10 ; Romains : 8 / 28-29).

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi, je vous ai choisis et je vous ai établis » (Jean : 15 / 16).

Dieu vient donc au-devant de nous dans notre ignorance (Actes : 17 / 30-31 ; 1 Jean : 4 / 19).

Paul met en évidence la « faiblesse » des principes anciens, du fait de leur impuissance à donner un quelconque résultat, spécialement au regard de la vie que procure la grâce. Cette épithète est d’ailleurs appliquée à la loi elle-même, et dans le même sens dans Romains : 3 / 19-20 ; 8 / 3.

« En effet, il y a d’une part suppression d’une ordonnance antérieure à cause de sa faiblesse et de son inutilité, car la loi n’a rien amené à la perfection, et d’autres part introduction d’une meilleure espérance par laquelle nous nous approchons de Dieu » (Hébreux : 7 / 18-19).

Ni le code moral ni le rituel symbolique des Juifs, tout comme l’idolâtrie des gentils ne peuvent délivrer l’homme de la condamnation, le justifier et lui donner la vie. Aucun système religieux ne peut arriver à cette fin qui est cependant le besoin le plus profond de l’humanité.

Il met de même en exergue la pauvreté de ces principes parce qu’ils ne contiennent pas la moindre parcelle des trésors de la grâce de Dieu qui sont, eux, décrits dans des termes pleins des plus glorieuses perspectives dans de nombreux textes (Romains : 5 / 1-2 ; 8 / 18 ; Ephésiens : 1 / 7-8 ; 2 / 7 ; 3 / 8 et 16 ; Colossiens : 1 / 27 ; 2 / 3 ; 2 Corinthiens : 4 / 7).

Dans le langage de Luc : 15 / 20-24, les Galates avaient été reçus dans la maison du Père et jouissaient de tous les privilèges en tant que fils, et non comme mercenaires ! Les principes élémentaires, ou rudiments, résument les pratiques des religieux. Si ces pratiques diffèrent entre elles, elles ont ceci en commun, c’est qu’elles sont inefficaces et absolument incapables de satisfaire les besoins réels de l’homme, de lui ouvrir un chemin d’accès à Dieu.

Il peut y avoir une nette différence entre la lumière émise par un ver luisant et celle qui émane d’une lampe à arc, mais toutes deux sont englouties et absorbées par la splendeur du soleil, la révélation de Dieu en Christ.

 
Observances religieuses ?

Galates : 4 / 10-11

 
« Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous.»

Verset : 10 :

« Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! »

L’apôtre se lance dans une description des pratiques religieuses des Galates qui lui semblent « décalées » par rapport au message si simple de l’Évangile :

Les jours : les Galates observaient toujours le sabbat et les autres fêtes fixées par la loi.

«  Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête d’une nouvelle lune, ou des sabbats » (Colossiens : 2 / 16).

Les mois : c’est-à-dire les nouvelles lunes, fêtes religieuses juives (Nombres : 28 et 29).

« Les Lévites avaient à offrir continuellement devant l’Eternel tous les holocaustes à l’Eternel, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux fêtes selon le nombre et les usages prescrits » (1 Chroniques : 23 / 31).

Les temps : soit les trois fêtes annuelles décrites dans Exode : 23 : la fête des pains sans levain (la Pâque), la fête des moissons, et la fête de la récolte (voir Deutéronome : 16 et 2 Chroniques : 8 / 13).

Les années : ce sont les années sabbatiques et jubilaires (Lévitique : 25).

Lorsqu’on regarde attentivement le contexte, on ne peut pas dire que les Galates aient été coupables de très grands manquements. Mais l’idée probable de l’apôtre était que l’observation de ces rituels ne devait pas être prise dans un sens trop littéral, comme l’observation d’une année de jubilé, par exemple.

De toute évidence, ayant une considération rigoureuse du moindre de ces jours, c’était l’indice que le mal était déjà enraciné, et en accepter le principe équivalait à les observer tous !

Or, ces observances religieuses ne sont pas compatibles avec l’esprit de l’Évangile, elles sont en effet contraires à la liberté chrétienne.

« Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous laissez-vous imposer ces règlements : ne prend pas ! ne goûte pas ! ne touche pas ! toutes choses vouées à la corruption par l’usage qu’on en fait ? Il s’agit de préceptes et d’enseignements humains qui ont, il est vrai, une apparence de sagesse, en tant que culte volontaire, humilité et rigueur pour le corps, mais qui ne méritent pas d’honneur et contribuent à la satisfaction de la chair » (Colossiens : 2 / 20-23).

Parler d’un jour ou de jours, c’est admettre tacitement qu’un jour est plus qu’un autre, alors que pour le chrétien tous sont égaux puisque « saints ».

Verset : 11 :

« Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous.»

On voit clairement que l’apôtre est en grande peine à leur sujet : en leur prêchant l’Évangile, il avait travaillé à briser leurs chaînes et à leur rendre la liberté… Or, les voilà de nouveau sous le joug, et volontairement esclaves !

Paul en est très affecté et exprime sa crainte d’avoir travaillé en vain parmi eux.

« C’est pourquoi, n’y tenant plus, j’envoyai Timothée s’informer de votre foi, dans la crainte que le tentateur ne vous ait tentés et que notre travail ne soit réduit à néant » (1 Thessaloniciens : 3 / 5).

Son inquiétude est donc en même temps chargée de cette compassion pour les âmes qui le pousse constamment à mobiliser toute son énergie pour leur salut et leur avancement spirituel.

 
Les premières relations de Paul avec les Galates

Galates : 4 / 12-14

 
« Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. Vous ne m’avez fait aucun tort. Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l’Évangile. Et mis à l’épreuve par ma chair, vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût ; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ.»

Verset : 12 :

« Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. »

Dans cette exclamation, on sent une vive et douloureuse émotion dans le cœur de l’apôtre. L’âme de Paul est remuée par une tendresse naturelle car, après avoir fait des reproches aux Galates, il revient maintenant à cette affection première : son amour doit apparaître dans son épître. Après s’être tenu sur les hauteurs des principes, il redescend pour traiter avec les personnes…

Dans ce verset, se dessine un mouvement de tendresse, fréquent pour une nature ardente comme celle de Paul : « Notre bouche s’est ouverte pour vous, notre cœur s’est montré large, vous n’êtes pas à l’étroit au-dedans de nous, mais c’est en vous-mêmes que vous êtes à l’étroit. En contrepartie, je vous parle comme à mes enfants, montrez-vous larges, vous aussi » (2 Corinthiens/ 6 : 11-13).

« Moi aussi, je suis comme vous » : autrefois, Paul avait été zélé pour la loi, mais maintenant, il en a abandonné les privilèges pour de bien plus grands, de même que tous les préjugés en sa faveur (Philippiens : 3 / 4-9) pour se ranger aux côtés des gentils. Il les engage à l’imiter et à rester attachés à la liberté en permanence, en suivant son exemple (1 Corinthiens : 9 / 1 et 19-23).

Verset : 13 :

« Vous ne m’avez fait aucun tort. Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l’Évangile. »


 
 
 



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