Épître aux Galates
Par Mr le Pasteur Michel Pelletier
(Avec l'aimable autorisation de l'auteur et tirée du journal "Pentecôte" Assemblée de Dieu de france)


La vraie foi, qui est une grâce agissante, active, se traduit par l’amour de Dieu et des frères. Là se résume toute la vie chrétienne. La foi est inséparable de la charité, elle se prouve par les faits, par les bonnes œuvres (Ephésiens : 2 / 10), selon ce que nous lisons dans Jacques : 2 / 18 : « Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai la foi par mes œuvres. »

La foi est la racine, la charité le fruit, et non l’inverse !

En effet, d’où viendrait la charité, si elle devait exister avant la foi qui seule peut la produire ?

 
Les fausses doctrines entravent la marche du chrétien

Galates : 5 / 7-8

 
« Vous couriez bien : qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle. »

« Vous couriez bien ! »

Nous retrouvons là une image familière chez Paul, empruntée aux courses du stade (Galates : 2 / 2 ; 1 Corinthiens : 9 / 24-27). Pour les engager à rentrer en eux-mêmes et à se ressaisir, l’apôtre rappelle ici, comme il l’a fait précédemment (3 / 1), le début de leur conversion alors qu’ils montraient tant de zèle et de fidélité en tant que disciple de Christ.

La vie chrétienne est comparée à une course dans laquelle il faut persévérer pour obtenir le prix.  Et ici, il ne s’agit pas seulement de courir, mais de « bien » courir ! Autrement dit, il faut être à la hauteur de notre profession de foi.

« Je ne veux pas dire que j’ai déjà atteint le but ou que je suis déjà parfait ! Mais je continue à courir pour saisir le prix, parce que le Christ Jésus m’a déjà saisi. Non, frères et sœurs, je ne pense pas que j’ai déjà obtenu le prix. Mais j’oublie la route qui est derrière, je suis tendu en avant, et je fais la seule chose importante : courir vers le but pour gagner le prix » (Philippiens : 3 / 12-14).

« Qui vous a arrêtés pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? »

Dans son émotion, les idées s’enchaînent rapidement, comme par flashes, et il passe de la vérité à l’influence subie par les Galates. «  Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle », il met l’accent sur ce ferment de levain (verset : 8). Voilà les Galates arrêtés, mais qui donc a pu les amener à cela ? (verset : 9). Paul le sait fort bien et il met en exergue le faux évangile des judaïsants qui veulent faire dépendre le salut des œuvres, en tout ou partie ! E posant cette question, il désire encore les faire rentrer en eux-mêmes sérieusement afin de les amener à voir s’ils ont raison d’écouter ces religieux.

Il y a ici, entre autres, un avertissement à tous les nouveaux convertis devant qui l’adversaire pose toujours des pierres d’achoppement afin de les faire trébucher sur le chemin et les arrêter dans leur course. En lui obéissant, on n’obéit plus à la vérité et on risque d’en perdre le bénéfice.

L’Évangile prêché et reçu était la vérité. Le fait de croire la vérité ne suffit pas, il faut aussi lui obéir. C’est une suite logique et il est déraisonnable, pour tout un chacun, de s’arrêter en chemin.

Cette funeste influence s’exerçant sur les Galates ne vient pas de Dieu, rappelle Paul : « Lui, vous a appelés  à une foi sans réserve en son Fils pour la justification » (Galates : 1 / 6). Cette influence ne vient pas non plus de Paul car, quoi qu’en disent les faux docteurs, il a toujours été un opposant à la circoncision et au mélange entre la loi et la foi pour le salut.

Si, dans certains cas, il s’y est soumis, ce fut pour ramener la paix, mais il n’a jamais engagé les chrétiens à s’y soumettre et encore moins à l’imposer comme nécessaire au salut.

En conséquence, cette persuasion ne pouvait venir que de Satan et de ses instruments. Par ces agissements, les judaïsants voulaient enrayer les progrès de l’Évangile. C’est pourquoi, Paul enjoint aux Galates de rejeter cette fausse doctrine et de rester ancrés dans la vérité reçue.

Afin de juger exactement toutes les suggestions qui nous sont faites au cours de notre vie chrétienne, notre devoir est de nous demander d’où elles viennent et si elles sont fondées sur l’autorité du Christ et des apôtres. Si, après examen, elles ne paraissent pas avoir ce fondement, nous devons les rejeter sans hésitation et non nous y soumettre.

 
Le levain et la persécution

Galates : 5 / 9-11


 
«Un peu de levain fait lever toute la pâte. J’ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine. Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? »

«Un peu de levain fait lever toute la pâte ! »

Voici encore une expression familière de l’apôtre Paul, comme Jésus qui recommandait aux disciples de « se garder du levain des pharisiens et des sadducéens. Alors ils comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens » (Matthieu : 16 / 11-12 ; voir aussi : 1 Corinthiens : 5 / 6).

Le levain, dans l’Écriture, est le symbole d’une activité corruptrice. Comme une plaie peut amener une infection chez ceux qui entrent en contact avec elle, une mauvaise doctrine peut aussi corrompre la vie d’une Église. En associant la circoncision à la foi, les Galates altéraient la nature de celle-ci et tout l’état de grâce qui en découlait. L’apôtre fait ainsi ressortir le fait qu’il faut bien peu de chose pour altérer la vérité et lui donner un autre sens que celui qu’elle avait à l’origine.

« J’ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. »

Afin d’amener ses lecteurs à prendre en considération ce qu’il leur fait remarquer, Paul leur exprime sa confiance en eux : ces Églises qui lui étaient si chères ne pourraient que revenir de leur erreur et resteraient dans la liberté évangélique qu’il leur avait prêchée. A la fois sûr de ses arguments et de la sincérité de ceux auxquels il s’adresse, il en appelle à la confiance qu’il a en eux « dans le Seigneur », renforçant ainsi ses propres sentiments d’attachement humain par des liens spirituels.

« Mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine. » Paul formule son jugement, non à partir de préjugés ou de ressentiments personnels, mais pour des raisons claires et solides. Par conséquent, celui qui est la cause de tout ce trouble portera effectivement la peine au jugement, quand chacun devra rendre compte à Dieu.

« Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui ; car chacun portera sa propre charge » (Galates : 6 / 4-5 ; voir aussi Romains : 14 / 12 ; Matthieu : 18 / 6-7 ; Jacques : 5 / 1-2).

On pourrait se demander si Paul visait quelqu’un personnellement, mais il est probable que non. Conscient que certains les troublaient (Galates : 1 / 7), Paul donne à sa pensée un sens général. Il dit « celui » pour les désigner tous.

« Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous ! » (Galates : 5 / 12).

« Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? »

Cette question laisse supposer que certains l’accusaient de prêcher encore la circoncision dans d’autres Église, voulant ainsi ruiner son influence parmi les chrétiens nouveaux convertis en le mettant en contradiction avec lui-même. Probablement, ceux qui l’accusaient, appuyaient-ils leur argumentation sur le fait que Paul avait fait circoncire Timothée (Actes : 16 / 1-3), retirant le fait de son contexte bien particulier, et oubliant tout le reste.

La réponse de l’apôtre, puisée dans les tristes expériences de sa vie, est sans réplique !

Si ses accusateurs disaient la vérité, il ne serait certainement pas persécuté par les Juifs, comme cela avait lieu sous l’emprise des pressions populaires, et à cause de l’insouciance de la mauvaise volonté des autorités païennes. Si Paul avait, en même temps que le message de la croix, prêché la circoncision et l’observation de la loi pour être sauvé, le scandale de la croix aurait cessé, et au lieu de le haïr et de le persécuter, les Juifs l’auraient approuvé comme un prédicateur de leur religion. Mais si l’apôtre souffrait de leur part, c’est bien que les Juifs ne s’accommodaient pas de son enseignement : « Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs » (1 Corinthiens : 1 / 23).

«  De même qu’alors, celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. » (Galates : 4 / 29).

Le scandale de la croix

Galates : 5 / 11-12


 
«… Le scandale de la croix a donc disparu ! Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous ! »

« …Le scandale de la croix a donc disparu ! »

Dans 1 Corinthiens : 1 / 23-24, l’apôtre Paul nous apprend que la prédication de la croix, c’est-à-dire Christ crucifié pour la pleine justification des pécheurs, était un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens. Mais pour ceux qui sont appelés, Juifs comme Grecs, le cœur de la prédication, Christ, devient la prescience et la sagesse de Dieu.

De ce fait, la circoncision et toutes les dispositions légales devenaient caduques : cela soulevait évidemment l’opposition immédiate et viscérale des Juifs qui allaient jusqu’à persécuter tous les adhérents à la doctrine de la grâce.

L’expression « scandale de la croix » est violente, mais pas autant que la haine profonde vouée aux chrétiens pat les « disciples de Moïse ». En effet, ils avaient été enseignés à répéter « maudit est quiconque est pendu au bois » (Galates : 3 / 13 ; Deutéronome : 21 / 23). Ils ne pouvaient donc pas maintenant proclamer le contraire, à moins de se renier eux-mêmes. Mais en Paul, ils trouvaient un fougueux héraut qui pouvait s’écrier : « Pour moi, Dieu me garde de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (Galates : 6 / 14).

Il faut entrer dans le contexte historique pour comprendre l’explication - mais non la justification - de ce scandale : d’abord, la croix était un supplice réservé aux esclaves et aux malfaiteurs de la pire espèce, en sorte qu’une particulière ignominie était attachée ne serait-ce qu’à l’évocation de ce simple mot. Ensuite elle les offensait puisqu’elle déniait leur rêve et leurs aspirations les plus chères, à savoir que le Messie serait celui qui les libèrerait du joug Romains dont les aigles flottaient sur l’orgueilleuse Jérusalem. Son antique gloire avait en effet disparu pour laisser place à une occupation idolâtre et le peuple même se sentait étranger dans son propre pays. On comprend donc les difficultés de la prédication de la croix au milieu d’un peuple aveuglé par tant de préjugés… Cependant, Paul préfère risquer ses aises, son crédit, sa vie même, quelles que soient les souffrances en résultat, plutôt que de compromettre la vérité, la prédication fidèle de la liberté évangélique. La croix est une folie pour les païens. Rien ne scandalise plus la propre justice et la sagesse humaine que d’affirmer la réconciliation et la justification du pécheur devant Dieu par la prédication de la croix. Cette doctrine rejette en effet tout mérite des œuvres. L’affaiblir ou l’effacer, c’est le plus sûr moyen de rapprocher le christianisme de l’esprit du monde et d’en abolir le scandale.

La croix renvoie en effet au péché de l’homme, qu’il soit élégant et raffiné, vulgaire ou grossier.

C’est le seul lieu de rencontre possible entre Dieu et le pécheur.

« Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous ! »

En grec, le mot employé signifie « coupés » par une opération violente, comme dans Marc : 9 / 43-45 : «  Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne. »

Paul manifeste ainsi l’exclamation de son âme ardente et combative contre ceux qui bouleverseraient les croyants.

Puisse cette sainte indignation demeurer chez les prédicateurs et les enfants de Dieu rachetés par le précieux sang de l’Agneau !

La liberté chrétienne

Galates : 5 / 13


 
«Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. »

Voilà le thème central de cette épître :

La liberté opposée à l’esclavage !

Maintenant que la bataille est gagnée, l’apôtre envisage toutes les conséquences. Il ne faut pas s’étonner si les exhortations qu’il va adresser à ses lecteurs se ressentent parfois de l’émotion qui a sous-tendu tout le débat ! Cette liberté, qu’il défend farouchement, n’est pas exempte de périls : elle peut dégénérer en licence. Paul craint que ses lecteurs ne l’entendent comme un affranchissement de toute règle. Il les met donc en garde contre ce danger, car si Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, il ne nous libère pas de ses obligations (Romains : 8 / 1-4).

Verset : 13 a :

« Vous avez été appelés à la liberté. » Le terme « appelés » a la même signification qu’au verset : 8, et la mention « liberté » est bien la même que celle du verset : 1. Si nous sommes appelés à la liberté par Christ, c’est bien au prix de son sacrifice et de son sang répandu ! Il est toujours salutaire de rappeler le prix de notre rachat : c’est un trésor précieux que nous ne pouvons pas négliger (1 Pierre : 1 / 17-19). Il faut rappeler que Paul ne se livre pas simplement à une démonstration académique », son but est bien de montrer que la vérité pour laquelle il combat a des conséquences vitales pour tous les chrétiens.

Verset : 13 b :

« Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair. » Tout privilège a ses dangers. Celui de la liberté ne fait pas exception à la règle : l’apôtre met donc ses lecteurs en garde contre le mauvais usage de ce privilège.

« Un prétexte » ou « une occasion », ceci étant un terme militaire se référant, entre autres, à « une base d’opérations ». On le trouve par exemple dans Romains : 7 / 8-11 : « Et le péché, saisissant l’occasion, produisit en moi par le commandement, toutes sortes de convoitises, car sans loi, le péché est mort. Or le péché, saisissant l’occasion, me séduisit par le commandement, et par lui, me fit mourir. »

Paul explique ainsi que le péché, saisissant l’occasion, ou prenant appui sur la base d’opérations de la loi, se réveilla ou en profita pour se manifester en produisant en nous toutes sortes de convoitises (Genèse : 4 / 7).

On le trouve encore dans 1 Timothée : 5 / 14 où la conduite imprudente de jeunes veuves donne l’occasion au monde de médire - mais c’est également vrai pour chaque croyant - et à Satan une base d’opération contre la foi (verset : 15).

Le salut, qui nous a affranchis d’une manière fantastique, nous met en garde contre les « dérapages » de tous ordres : « Ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair », autrement dit : « Soyez responsables, c’est l’apanage d’enfants de Dieu matures. »

Les enfants du Roi des rois sont appelés à vivre sur un haut standard de moralité, tout comme Jésus nous en a montré l’exemple et comme il nous en donne le pouvoir par la puissance qui agit en nous.

La loi et l’amour

Galates : 5 / 14

 
«Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

La loi, expression de la sainte volonté de Dieu, n’est jamais abolie, elle subsiste éternellement ! Elle se résume dans un seul précepte : l’amour.

Aimer, c’est accomplir la loi

L’enseignement de ce verset semble directement émaner de celui du Seigneur : « Les pharisiens, ayant appris qu’il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent et l’un d’eux, docteur de la loi, lui posa cette question pour l’éprouver : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement, et voici le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matthieu : 22 / 34-40).

Si Paul rapporte seulement un côté du grand commandement de l’amour, celui qui concerne le prochain, c’est que celui-ci était le sujet de son exhortation, tandis que le Seigneur répondait à une question sur la juste interprétation de la loi.

Les chrétiens, pour leur part, ont reçu du Seigneur le commandement spécial de s’aimer les uns les autres, c’est en effet par là qu’ils démontrent qu’ils sont ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean : 13 / 34-35 ; voir aussi Jean : 15 / 12).

Ce devoir, le disciple Jean le rappelle dans ses lettres : 1 Jean : 2 / 7-11 ; 3 / 11-23 ; 4 / 21 ; 2 Jean : 5).

La loi royale

En pratiquant ce devoir, les chrétiens vivent dans la loi de Christ (1 Corinthiens : 9 / 21 ; Galates : 6 / 2), mais aussi dans la loi parfaite de la liberté (Jacques : 1 / 25), ce que l’Écriture nomme « la loi royale » (Jacques : 2 / 8-9, 12-13). Cette loi est bien plus élevée que la seule loi mosaïque puisqu’elle participe de l’obéissance du cœur et non plus simplement d’une loi extérieure.

En la pratiquant, les chrétiens se placent sur un plus haut standard que la loi des Juifs qui est pourtant des plus exigeante.

Ce n’est que par la vertu et la présence du Saint-Esprit agissant en nous qu’il est possible de vivre cette vie de sainteté, et ainsi, d’accomplir la loi que Jésus, le premier et le seul, a accomplie dans son ensemble (Matthieu : 5 / 17) sans commettre de péché.

Sans être sous un tel joug, les enfants de Dieu peuvent en effet vivre en aimant, chose impossible à la nature humaine en tant que telle.

Les divisions

Galates : 5 / 15

 
«Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. »

Ces deux termes « mordre » et « dévorer », empruntés aux mœurs des bêtes sauvages, sont très forts ! Mais Paul n’a pas coutume de prononcer des mots en l’air. Ces termes semblent indiquer que ceux qui se tournaient vers la loi étaient loin d’en garder les exigences !

L’amour du prochain était loin de leurs préoccupations. Et l’avertissement de l’apôtre est fort : en se mordant les uns les autres, ils risquent de se détruire les uns par les autres.

On comprend alors aisément que sous l’influence des judaïsants, toujours eux, il devait y avoir des partis qui s’opposaient les uns aux autres, tout comme à Corinthe les partisans de Paul, d’Appolos ou de Céphas étaient capables de se heurter et de s’affronter sur des points de détail alors que l’essentiel était bien assis : 1 Corinthiens : 3 / 1-4, 21-22. Ces « adhésions » étaient plus liées aux personnes et aux affinités qu’aux principes bibliques et à la doctrine.

L’amertume du ferment se fait sentir chez les Galates. Aussi Paul réagit-il énergiquement en mettant en évidence le danger encouru d’une destruction mutuelle.

«  Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est pas celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions » (Jacques : 3 / 13-16).

Ce coup de massue asséné, Paul s’arrête. Il veut passer à des choses plus essentielles, vitales pour la vie spirituelle de ses lecteurs.

Pour lui, ce problème est clos.

Pour conclure, il lui suffira de quelques allusions : « Ne cherchons pas une vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres » (Galates : 5 / 26).

Il veut replacer les choses dans leur véritable contexte, séparer ce qui est de la chair et ce qui est de l’Esprit.

« Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou toute maison divisée contre elle-même ne peut subsister » (Matthieu : 12 / 25).

Vivre selon l’Esprit et non selon la chair

Galates : 5 / 16-23

 
«Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n’est pas contre ces choses. »

Paul dans ce passage, assure le règne de la liberté chrétienne par le triomphe de l’Esprit sur la chair.

Au verset : 13, il avait écrit ce mot, « la chair », et il revient dessus avec le besoin intense de s’explique. Au verset : 5, il avait cité un autre mot, « l‘Esprit » qu’il a aussi visiblement gardé en mémoire et qu’il oppose au premier.

Verset : 16 :

Si ces deux termes se sont présentés à lui « séparément », il est évident qu’ils se cherchent comme deux ennemis faits pour la rencontre !

Et effectivement, les voici joints dans le verset qui suit avec toute leur puissance d’affrontement : « Marchez par l’Esprit et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. »

Cette assurance est donnée aux croyants s’ils marchent par l’Esprit, c’est-à-dire s’ils se laissent influencer et guider par l’Esprit qui les a régénérés et qui les assiste dans le combat ; bien qu’ils ne puissent éviter les oppositions de leur ancienne nature, ils seront gardés d’en accomplir les convoitises. Ils sortiront donc victorieux de ce combat intérieur. En suivant les impulsions du Saint-Esprit, ils ne cèderont pas aux coupables impulsions de la chair.

Verset : 17 :

Sentir la résistance de la chair n’est pas condamnable, mais y être asservi, y céder l’est manifestement puisque c’est entrer en conflit avec la volonté de Dieu. Evidemment, cette lutte n’existe pas chez l’inconverti qui n’est dirigé que par sa propre nature : « Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair, ils sont opposés entre eux afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. »

Pour comprendre l’opposition absolue entre la chair et l’Esprit, il suffit de regarder les passages révélés dans Romains, chapitre : 7 et 8, où cet antagonisme est dépeint en larges tableaux (7 / 14-25 ; 8 / 1-17).

La condition de notre existence spirituelle est celle d’une lutte perpétuelle entre ces deux tendances qui s’affrontent : la chair et l’Esprit. Les deux natures coexistent en nous tout en étant fondamentalement opposés dans leurs désirs profonds : l’une vise à satisfaire les désirs d’une nature non régénérée ; l’autre va chercher à faire ce qui plaît au Seigneur.

Ce sont des tendances complètement contradictoires et pourtant, au sein de l’âme chrétienne, les extrêmes se touchent.

C’est toujours dans le choix que nous faisons que se situe notre liberté.

Autrement dit, si vous êtes nés de nouveau, étant des rachetés de Christ, vous n’êtes point sous la loi. Si vous êtes fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, vous n’êtes plus sous la surveillance du pédagogue (Galates : 3 / 25-26).

Ne plus être sous la loi, ni dans le sens d’une règle de conduite ni comme moyen de justification, c’est la conséquence logique du fait d’être « morts à la loi. »

« De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous «étions dans la chair, les passions des péchés provoqués par la loi agissaient dans nos membres, de sorte que nous portions des fruits pour la mort. Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli » (Romains : 7 / 4-6).

« Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. »

On ne peut être sous deux régimes en même temps !

L’affranchissement est assuré !

Il y a un parallèle étroit entre ce verset : 18 et Romains : 6 / 14 où l’apôtre affirme, inspiré par le Saint-Esprit : « Car le péché n’aura point de pouvoir sur vous puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce. »

Le croyant est assuré que la domination du péché sur lui n’est plus une fatalité puisqu’il n’est plus sous la loi qui réclame l’obéissance sans en donner les moyens, mais sous la grâce qui supplée à la faiblesse et le fortifie victorieusement contre la chair.

« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. »

En effet, la loi de l’esprit qui donne la vie en Jésus-Christ ma libéré de la loi du péché et de la mort. Car ce qui était impossible à la loi parce que la nature humaine la rendait impuissante, Dieu l’a fait. Il a condamné le péché dans la nature humaine en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une nature semblable à celle de l’homme pécheur. Ainsi, la justice réclamée par la loi est accomplie en nous qui vivons, non conformément à notre nature, mais conformément à l’Esprit. » (Romains : 8 / 1-4).

« Je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur (…) A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècle, Amen ! » (Ephésiens : 3 / 16, 20-21).

« Or, les œuvres de la chair sont manifestes »

Nous les connaissons. Elles sont au nombre minimum de seize ! A cela, il faut ajouter les désirs de la chair ou, plus simplement, les convoitises du verset : 16. Si ces dernières sont plus cachées, il n’en est pas moins vrai qu’elles expriment les mouvements intérieurs de l’âme, autrement dit ses tendances naturelles.

« Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. »


 
 
 



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