LE JEÛNE VOLONTAIRE
Nous devons remarquer que dans la Bible, jeûner peut aussi se rapporter à un renoncement involontaire à de la nourriture. Il y a deux sortes de jeûne involontaire : lorsqu’on ne ressent pas le besoin de nourriture, à cause des soucis, du chagrin (Daniel : 6 / 18), et lorsqu’on se trouve dans une situation où il n’y a pas de nourriture disponible (Matthieu : 15 / 32-33 ; 1 Samuel 30 / 11-13)
Il semble que l’apôtre Paul connaissait très bien cette dernière sorte-là. Certains commentateurs comprennent sa mention « du jeûne » dans (2 Corinthiens : 6 / 5 ; 2 Corinthiens : 11 / 27) comme cette sorte de jeûne involontaire.
Paul savait que son Dieu pouvait pourvoir à tous les besoins (Philippiens : 4 / 19), mais il a quand même fait l’expérience des temps de privations. Il savait que vivre un temps sans nourriture et sans les moyens de s’en procurer, était une épreuve de foi nécessaire permise par Dieu pour son bien. En rapport avec cette merveilleuse promesse, il dit : « … J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette » (Philippiens : 4 / 11 à 12)
Si Dieu devait aussi nous appeler à marcher pendant un temps sur « le chemin de la disette », et que nous nous trouvions dans un jeûne que nous n’aurions pas choisi, alors nous ne voulons pas craindre. Il va changer notre captivité et bénir notre fin plus que notre commencement.
« LORSQUE » - NON PAS « AU CAS OU ! »
« Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Matthieu : 6 / 16-18)
L’ordre de Jésus à ses disciples : « Faites de toutes les nations des disciples … et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu : 28 / 19-20) est encore valable aujourd’hui. Que dit le Seigneur à ses disciples au sujet du jeûne ? Ce verset contient une des deux plus importantes déclarations de Jésus sur ce thème.
Dans ce sixième chapitre, Jésus parle des aumônes (Matthieu : 6 / 2) et de la prière (Matthieu : 6 / 5)
Lorsqu’il parlera de faire l’aumône, de prier et de jeûner, Jésus avertit ses auditeurs de ne pas pratiquer leur piété devant les hommes, pour être vus. Sa consigne n’est pas : « Au cas où tu feras l’aumône », mais « lorsque tu fais l’aumône »
Pour Jésus, il était normal que les futurs disciples considèrent que donner ferait partie de leur devoir. Il n’a pas dit non plus : « Au cas où tu prieras », comme si la prière était laissée au libre arbitre de chacun, mais « lorsque tu pries » ; là aussi, il supposait également qu’ils jugeraient la prière comme une chose vitale.
Et encore moins a-t-il déclaré : « Au cas où vous jeûneriez », comme si les disciples devaient s’attendre à une révélation particulière pour le faire ou pas, ou pensant peut-être que cela était réservé à une certaine élite ! Mais Jésus a déclaré clairement et catégoriquement à tous les disciples, quelque soit leur qualification : « LORSQUE vous jeûnez … »
Il ne nous a pas laissé dans le doute au sujet de sa conviction que les disciples se laisseraient conduire par le Saint-Esprit dans le jeûne, comme dans la prière et l’aumône, si la situation le réclamait, même si nos projets du moment doivent être renversés.
Pour Jésus, il y va de soi que les disciples accompliront ces choses. Il ne s’attend à rien d’autre.
Décevons-nous son attente ? Il est à remarquer que le Seigneur parle du jeûne comme d’une pratique spirituelle indépendante de la prière. Bien que dans l’Écriture et dans la pratique, ils soient le plus souvent liés, cela n’est pas absolument nécessaire. Le jeûne est bâti sur son propre fondement et peut à lui seul remplir un but spirituel.
De même que nous prions sans jeûner, ainsi le jeûne sans la prière peut aussi être agréable devant Dieu. En ce qui concerne le jeûne absolu d’Esther et des Juifs (Esther : 4 / 16), il n’est pas fait mention de prières simultanées. Le jeûne doit être considéré comme un service pour le Seigneur (cf : Actes : 13 / 2)
Si on ne peut pas se consacrer exclusivement à la prière pendant le jeûne, cela ne veut pas dire que ce temps est sans valeur spirituelle (cas d’un couple où un seul conjoint est chrétien). Le jeûne en dehors de l’intercession a encore d’autres fonctions dont nous parlerons plus tard. VOICI LE TEMPS.
« Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ? Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront » (Matthieu : 9 / 14-15)
Cette seconde citation importante sur le jeûne fut une réponse à la question des disciples de Jean-Baptiste : « Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous … ? » Jésus répond à cette question et nous montre que les chrétiens doivent jeûner aujourd’hui. « Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront »
Il y eut un temps où Jésus et ses disciples avaient faim où ils n’avaient même pas assez de temps pour manger à cause des besoins de la foule, mais il n’y a pas de preuve que les disciples aient jeûné avec Jésus. La raison est donnée : l’époux était encore avec ses amis de noces. C’étaient un temps de fête et non de jeûne, de joie et non d’affliction.
Le royaume de Dieu s’est approché par la venue de Jésus. Le vieux système des rites, des cérémonies et de l’esclavage de la loi est passé. Même lorsque l’époux leur sera enlevé, il n’y aura pas de retour au légalisme. Les disciples allaient certainement encore jeûner, mais pour d’autres raisons et dans un autre esprit, non pas de la manière qui caractérisait le jeûne des pharisiens ou même des disciples de Jean-Baptiste.
Comme Jésus l’explique par la suite, les vieilles outres de la loi ne sont pas appropriées pour recevoir le vin nouveau du Saint-Esprit. « Les jours viendront … » dit Jésus. Déclaration décivise du Nouveau Testament concernant le jeûne. De quels jours parle le Seigneur ? Est-ce qu’il pensait au temps très court qui suivait sa captivité jusqu’à sa résurrection ? Après quoi, plus de tristesse, d’affliction, ni de trouble ? Non. Notre temps n’est pas un temps de joie sereine. Bien sûr, il y a de la joie, mais elle est mélangée avec de la tristesse. Il y en aura toujours aussi longtemps que le péché, les soucis et les combats nous environneront. C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume des cieux.
Le Seigneur lui-même attend encore pour prendre possession de son règne, de voir le travail de son âme. Les mots de Jésus : « Heureux les affligés, car ils seront consolés » sont certainement encore valables pour nos jours.
Il y a deux périodes dans les paroles de Jésus : le temps de la joie « pendant que l’époux est avec eux ». Ce temps a été accompli. Le temps des souffrances devait suivre : « les jours arriveront … » L’époux leur sera enlevé : il est donc question d’une absence indéterminée. Quand le reverront-ils ? Les années de son ministère terrestre représentent le temps de joie et de fêtes. Le temps de son absence est une période de jeûne et de tristesse. Ce temps correspond aux jours de son ascension jusqu’au jour de son retour des cieux. C’est ce que les apôtres ont compris, puisque après l’ascension du maître, ils ont jeûné (Actes : 13 / 2)
L’Église attend toujours l’appel de minuit : « Voici l’époux, allons à sa rencontre » (Matthieu : 25 / 6)
Quand Jésus dit : « alors ils jeûneront », il pensait aussi à nos jours. Les paroles de Jésus étaient prophétiques, car les premiers chrétiens les ont accomplies. Où sont les chrétiens qui les accomplissent aujourd’hui ? Pour retrouver la puissance des apôtres, il faut aussi suivre leur principe de foi et de consécration. Pour que la puissance puisse couler, il faut que les canaux soient préparés. Le jeûne est un moyen que Dieu utilise pour faire couler sa grâce et sa force. Le jeûne de nos jours n’est pas seulement l’expression de notre tristesse à cause de l’absence de l’époux, mais aussi un moyen pour nous préparer pour son retour. L’Église qui entendra le cri : « Voici l’époux vient » est une église qui aura jeûné et prié. Alors il essuiera toute larme et la fête des noces de l’Agneau succédera au jeûne.
JEÛNE REGULIER ET PUBLIC
Sonnez de la trompette en Sion ! Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! Assemblez le peuple, formez une sainte réunion ! Assemblez les vieillards, assemblez les enfants, même les nourrissons à la mamelle ! Que l’époux sorte de sa demeure, et l’épouse de sa chambre ! » (Joël : 2 / 15-16)
Il a déjà été dit que normalement, nous jeûnons parce qu’il y a un besoin, une nécessité, et que le jeûne est une affaire personnelle entre l’individu et Dieu. Les jeunes réguliers et publics, dont l’Écriture mentionne bien des exemples, sont apparemment des exceptions. Il existe une relation entre ces deux sortes de jeûnes : dans la Bible, presque tous les jeûnes réguliers étaient aussi des jeûnes publics ; toutefois, tous les jeûnes publics n’étaient pas forcément des jeûnes réguliers. Le jour des expiations, où chaque israélite devait humilier « ou mortifier » son âme, comme Dieu l’avait ordonné, était le seul jeûne régulier prescrit par la loi de Moïse (Lévitique : 23 / 27-32 ; Nombres : 29 / 7 à 11 ; Psaume : 35 / 13 ; Ésaïe : 58 / 5).
Dans (Actes : 27 / 9), à l’époque du Nouveau Testament, nous apprenons que ce jeûne se pratiquait encore chez les Juifs. A part le « jour de jeûne » au temps de Jérémie (Jérémie : 36 / 6-9), nous lisons encore dans (Zacharie : 8 / 19), que quatre jeûnes réguliers étaient célébrés en souvenir de quatre évènements principaux concernant la destruction de Jérusalem : début du siège de Jérusalem au 10ème mois (2 Rois : 25 / 1), sa chute le 4ème mois (2 Rois : 25 / 3-4), la destruction du temple le 5ème mois (2 Rois :25 / 8-9 ) et l’assassinat de Guédalia et de ses compagnons Juifs le 7ème mois (2 Rois : 25 / 25)
Jusqu’au temps de Jésus, les pharisiens ont développé cette pratique du jeûne régulier. Mais comme avec toutes choses spirituelles, ils en ont fait un rite légaliste, un esclavage. Christ met devant nos yeux l’image du pharisien typique qui se vante ainsi dans sa prière : « Je jeûne deux fois la semaine » (Luc : 18 / 12)
Au 2ème et 3ème siècle après Jésus-Christ, le mercredi et le vendredi de chaque semaine étaient fixés comme jour de jeûne. Il existe toujours le danger qu’une pratique spirituelle accomplie régulièrement, ne devienne plus qu’un simple rite vidé de tout contenu spirituel. Mais en raison de ce danger, nous ne pouvons pas non plus renoncer tout simplement à la pratique du jeûne régulier, étant donné que nous ne rejetons pas non plus les moments de prière réguliers ou l’offrande régulière que nous donnons au Seigneur. Le jeûne régulier ne doit pas dégénérer en un simple rite, de même pour la prière.
Il y assurément une grande bénédiction dans le jeûne régulier et il est bon de prendre cette habitude, mais en veillant pour qu’il y ait toujours la vie de l’Esprit. Peut-être avez-vous besoin d’être renouvelé en cela ? Dans un jeûne régulier, il y a aussi une possibilité régulière de sonder sa vie spirituelle et aussi d’être dirigé spirituellement. Consacrons donc nos corps et nos âmes au royaume de Dieu de cette manière là.
Le jeûne régulier contribue à la croissance spirituelle et nous amènera à marcher plus intimement avec Dieu. Nous pouvons aspirer à ressembler à certains hommes de Dieu qui nous ont marqués par leur vie sainte, sans toutefois être prêts à suivre le chemin qu’ils ont suivi. Nous sommes enthousiasmés quand nous regardons au but, mais nous ne prêtons pas attention au chemin qui y mène.
Dans l’Ancien Testament les jeûnes réguliers étaient aussi publics et ils étaient célébrés par tout le peuple. Mais il y avait aussi des jeûnes publics qui n’étaient pas réguliers, mais qui se limitaient à des temps de détresse particulière. (2 Chroniques : 20 / 1-4) : Quand l’ennemi s’est avancé vers Juda, le roi Josaphat a convoqué le peuple pour le jeûne. Ils ont tout quitté pour chercher l’Éternel. Si l’église connaît un jour des dangers particuliers, puissions-nous sortir de nos villes et de nos villages pour nous rassembler pour chercher l’Éternel !
(Esdras : 8 / 21) : Esdras a exhorté les Juifs à faire de même, étant donné le voyage dangereux qu’ils allaient entreprendre pour retourner à Jérusalem avec les précieux ustensiles du temple. Le jeûne et la prière sont la sauvegarde de nos biens spirituels. Plus tard, nous parlerons encore du jeûne public que la ville de Ninive a célébré, suite à la prédication de Jonas.
Ces exemples nous montrent que les jeûnes publics étaient publiés dans des temps de crise nationale ou spirituelle. Au 19ème siècle, en Angleterre, du temps de Wesley, il y a eu un jour de jeûne et de prière particulier, étant donné l’invasion menaçante des français. Toutes les églises de Londres étaient pleines, un grand sérieux était sur tous les visages. Dieu a répondu à leurs prières, car cette invasion n’a jamais eu lieu. Voir (2 Chroniques : 7 / 14)
Partout où nous lisons dans la Bible qu’une détresse a conduit tout le peuple à jeûner, nous voyons sans exception que Dieu a répondu par la délivrance. Sans aucun doute, nous avons devant nous des temps de crise nationale et internationale, et il serait bon de se rappeler l’exhortation de Paul dans (1 Timothée : 2 / 1-2) JEÛNER POUR DIEU
« …La Parole de l’Éternel des armées me fut adressée, en ces mots : Dis à tout le peuple du pays et aux sacrificateurs : Quand vous avez jeûné et pleuré au cinquième et au septième mois, et cela depuis soixante et dix ans, est-ce pour moi que vous avez jeûné ?... » (Zacharie : 7 / 1-7)
Dieu pose une question importante au peuple : « Est-ce pour moi, pour moi que vous jeûnez ? ». La plupart du temps, nos pensées sont dominées par ce principe égoïste : « Qu’est-ce que le jeûne m’apporte personnellement ? »
Le Moi peut encore être assis sur le trône, même dans nos désirs spirituels. La croix doit faire son œuvre en nous, si Dieu doit être au centre de notre vie. Par là, nos motivations spirituelles seront transformées et dirigées vers Christ au lieu vers nous-mêmes. (2 Corinthiens : 5 / 15)
Nous mettons peut-être trop l’accent sur l’utilité personnelle du jeûne. On jeûne pour être revêtu de la puissance d’En-Haut, pour recevoir des dons spirituels, pour guérir physiquement, pour l’exaucement de prières spéciales, mais avec cela on n’oublie l’autre aspect qui est le motif du jeûne. Il n’est pas faux d’aspirer à ces choses, mais nos motifs fondamentaux doivent d’abord être justes.
C’est justement dans la première déclaration de Jésus sur le jeûne qu’il est question du motif (Matthieu : 6 / 16-18)
C’est un point de vue qui est très important. Dieu ne se préoccupe pas tellement de ce que nous faisons, mais aussi pourquoi nous le faisons. Une action juste peut être aux yeux de Dieu dépourvue de sa valeur, s’il y a de faux motifs à la base. (Ésaïe : 58 / 3) : « Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ? De mortifier notre âme, si tu n’y a point égard ? »
Voilà une question intéressées. De même (Malachie : 3 / 14) : « Vous avez dit : c’est en vain que l’on sert Dieu ; qu’avons-nous gagner à observer ses préceptes, et à marcher avec tristesse à cause de l’Éternel des armées ? » La réponse de Dieu : « Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants … » (Ésaïe : 58 / 3)
Derrière le jeûne qu’ils ont pratiqué se cachaient leurs propres intérêts. Il n’est pas étonnant que Dieu déclare avec indignation : « Est-ce là le jeûne auquel je prends plaisir, un jour où l’homme humilie son âme ? ... » (Ésaïe : 58 / 5)
Notre service pour Dieu doit être désintéressé. Jésus nous le montre dans (Luc : 17 / 7-10) : « … Doit-il de la reconnaissance à ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui était ordonné ? Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire »
On a remarqué l’égoïsme caché derrière le manteau de la piété dans le jeûne des pharisiens : dans le sermon sur la montagne, Jésus s’est élevé contre leur hypocrisie honteuse. Les pharisiens ont étalé leur piété pour être admirés des hommes. Ils s’assuraient que le public était au courant de leur jeûne. Ils ne servaient pas Dieu, mais leur égoïsme.
Quand Il nous décrit le pharisien priant dans le temple : « O Dieu, je te rends grâces … », Jésus nous fait remarquer qu’il « priait ainsi en lui-même » (Luc : 18 / 11-12)
Il s’est élevé, s’est mis en avant. Le jeûne doit être fait pour Dieu, oui, devant Dieu le Père qui voit dans le secret. Il existe deux manières de prier : « Seigneur, je… », et « Seigneur, tu … »
Ne cherchons pas avant tout à gagner quand nous jeûnons, à recevoir. Que tout ne se tourne pas autour de notre propre personne, sinon, le service de Dieu n’apparaît plus.
Dans Ésaïe : 58, le passage classique sur le jeûne, Dieu rappelle au peuple qu’Il se choisit lui-même le jeûne qui lui est agréable. Le jeûne, comme la prière doit venir de Dieu et doit être ordonné par Lui. Le point de départ de la prière efficace est en Dieu : par l’Esprit, il dépose sur nous un fardeau et nous réagissons en conséquence. La prière qui a son origine en Dieu retournera toujours vers Lui. Il en est de même pour le jeûne. Quand Dieu décide notre jeûne, il ne nous demandera pas comme il l’a demandé au peuple d’Israël : « Quand vous avez jeûné … est-ce pour moi que vous avez jeûné ? « (Zacharie : 7 / 5)
Naturellement, tout cela ne nous dispense pas de notre responsabilité. De notre côté, il s’agit de reconnaître que le jeûne a son sens et qu’il est nécessaire. Si la volonté de se discipliner et de disposer son cœur devant Dieu existe, alors le résultat sera de l’initiative de Dieu.
Le moment du jeûne, la longueur du jeûne, la sorte de jeûne, et les buts spirituels poursuivis, tout cela est déterminé par Dieu, et le disciple obéissant s’y prête joyeusement. Ce principe est aussi valable pour le jeûne régulier, par exemple : un jour de la semaine, qui ne sera pas forcément toujours le même jour. Le Saint-Esprit veut aussi nous conduire pour le jeûne régulier. Regardez Anne, la prophétesse. Elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Et le Saint-Esprit l’a conduit au temple pendant que Jésus y était présenté (Luc : 2 / 36-38)
La direction de l’Esprit se fait aussi dans les choses régulières. Nous ne voulons pas être liés par des règles ! Mais le jeûne régulier ne doit pas être considéré comme une loi, mais comme un principe. La loi amène la mort, tandis que l’Esprit vivifie « Si vous êtes conduit par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi » (Galates : 5 / 18)
Quand le prophète Joël s’écrie : « Publiez un jeûne », littéralement : « Sanctifiez un jeûne » (Joël : 2 / 15), il veut dire : mettez-le à part pour Dieu. Ceci est absolument fondamental si nôtre jeûne doit être agréable à Dieu.
Alors, nous oublierons le gain personnel et nous serons saisis d’étonnement, de louange et d’amour pendant que nous jeûnons pour Dieu. Il est que Anne, la prophétesse, âgée de 84 ans, servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Les docteurs et les prophètes de l’église d’Antioche servaient le Seigneur et jeûnaient (Actes : 13 / 2)
Ceci est certainement la plus grande conception du jeûne : adorer le Seigneur et le servir, en nous donnant nous-mêmes à Dieu. Et c’est seulement en deuxième position que nous poursuivons les buts spirituels. Nous devons nous garder de nous imaginer que nous avons des mérites devant Dieu par notre jeûne. Le jeûne n’est qu’un chemin de grâce que Dieu a ordonné et sur lequel il a promis de nous bénir, sans nos mérites.
Un Jeûne agréable à Dieu est donc un jeûne que Dieu a arrêté, qui est mis à part pour Lui, pour le servir, pour l’honorer et le glorifier, pour accomplir la volonté souveraine de Dieu. Le jeûne fait pour Dieu retournera sur nos têtes comme une bénédiction. De cette manière, nous serons gardés de donner plus d’importance aux bénédictions qu’au Donateur des bénédictions. « C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui soit la gloire dans tous les siècles ! Amen ! » (Romains : 11 / 36)