L'Appel du Prophète Élisée
Par Mr le Pasteur Michel Maréchal

Quelle leçon spirituelle nous apporte ces deux textes opposés !

Un homme choisi par Dieu pour être prophète, est revêtu d’un manteau ; un autre, appelé  par Jésus, jette son manteau.

Que signifie ceci ?

Arrêtons-nous sur le manteau de Bartimée.

Pour un mendiant, tel que cet aveugle, un manteau est très précieux.

Il lui assure la protection contre le froid ; il lui permet de cacher un peu sa misère.

Ce manteau est l’image des appuis que l’homme, sans Dieu essaie de se constituer pour cacher sa misère physique, morale et spirituelle.

Nous comprenons alors pourquoi Bartimée jeta son manteau lorsqu’il entendit la voix de Jésus et qu’il alla vers lui.

Lorsqu’un homme décide de venir à Jésus, il doit cesser de se confier dans ses propres appuis pour placer toute sa foi en Dieu.

Ce manteau là, Jésus nous demande de le jeter.

Bartimée savait qu’il pouvait abandonner son manteau parce que Jésus avait quelque chose de meilleur pour lui.

Lorsque Dieu nous adresse une vocation, il y a un manteau dont nous devons nous débarrasser : « C’est le manteau de notre vieille nature, cette nature mendiante que nous revêtions à cause de notre péché, c’est aussi le manteau de notre propre sagesse »

Ce manteau là, Paul l’avait laissé de côté : «  Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n’ai eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens : 2 / 1-2)

La sagesse humaine n’a aucune place dans la vocation que Dieu nous a adressée, Il veut nous apprendre à compter sur sa propre Sagesse.

C’est aussi le manteau de nos intérêts et de nos avantages.

Ah ! Il nous était pourtant utile ce manteau !

Beaucoup de gens pensent que Dieu lui-même l’ôtera, sans qu’il y ait d’effort à faire.

Ceci est absolument faux.

Savez-vous que Dieu attend que nous-mêmes, nous renoncions à nos intérêts pour Lui ?

Il nous faudra jeter, de notre propre gré, ce manteau de mendiant, c’est du moins, ce que Bartimée a réalisé ce jour-là.

Maintenant, il nous faut nous arrêter sur le manteau d’Élie.

Il est l’image de la puissance du Saint-Esprit. Jésus fut revêtu de ce manteau, les apôtres également et tant d’autres !

Ce fut le signe visible de l’appel d’Élisée.

Il ne s’attendait certainement pas à cela lorsqu’il était derrière sa charrue avec ses vêtements de laboureur.

Le baptême du Saint-Esprit est le sceau de la nouvelle alliance.

Il nous a été donné pour que nous soyons de puissants témoins de la vérité.


Il est le sceau de notre vocation céleste.

Sans Lui, il est impossible de répondre puissamment à cette vocation.

Le Seigneur est le meilleur tailleur que je connaisse.

Il sait nous confectionner un manteau à notre taille.

La mode est ridicule.

Elle change continuellement : «  Tantôt les gens sont habillés trop long, tantôt ils le sont trop court »

Tandis que « La mode du Seigneur », en ce qui concerne les manteaux, est constante depuis des siècles et des siècles.


Dieu veut donner à chacun de ses enfants un manteau à sa taille.

Pour cela, Il a besoin de prendre nos mesures.

A la place du mot « Mesures » employons le mot « Limites »

Ce n’est pas facile de reconnaître ses limites, surtout lorsque c’est Dieu qui pratique l’examen.

Mais cela est absolument nécessaire si nous voulons un manteau à notre taille.

Il y a deux excès qui rendent un manteau ridicule.

Le premier consiste dans la longueur excessive.

Lorsqu’un manteau est trop long, c’est que les mesures ont été mal prises.

On a grandi les mesures et le résultat est une catastrophe.

Un manteau trop long est encombrant ; on ne se remue pas facilement avec.

Il y a des chrétiens qui n’ont pas laissé Dieu prendre les mesures de leur vie spirituelle et ce fut la chute.

Ils ont évalué eux-mêmes leurs limites et, bien sûr, ils ont pris des mesures excessives.

Ils ont agrandi leurs limites.

Cela s’appelle tout simplement l’orgueil : « Se prendre pour plus grand que l’on est en réalité, il est encombrant ce manteau là ! Il nous rend ridicule et incapable dans le service de Dieu »

L’autre excès, est le manteau trop court ; et cela vient du fait que les mesures ont été prises trop justes.

On a diminué les vraies dimensions.

C’est alors que l’on porte un manteau dans lequel on est mal à l’aise. Cela est l’image de l’excès d’humilité « Fausse humilité »

Il y a des chrétiens qui sont tellement modestes qu’ils ne demandent qu’une chose : « Vous savez, moi, pourvu que j’aille au ciel, cela me suffit largement »

Ne demandez pas à ces gens là de priez dans l’assemblée, ne leur demandez pas de témoigner, n’attendez pas d’eux qu’ils gagnent des âmes, ils sont sauvés, cela leur suffit largement.

Quel manteau trop court et ridicule !

Oh ! Si Dieu prenait lui-même nos mesures !

Le manteau que Dieu veut nous donner, la puissance avec laquelle, Il veut nous revêtir, sont à notre taille si, du moins, nous le laissons faire son œuvre en nous.

Alors Dieu nous donnera une mesure de son Esprit selon le travail qu’Il nous confiera.

Lisons maintenant dans (2 Rois : 2 / 13)

« Il releva le manteau qu’Élie avait laissé tomber.

Puis il retourna et s’arrêta au bord du Jourdain »

Là, Élie est parti au ciel.

Le plan de Dieu se réalise merveilleusement ; Élisée devient vraiment prophète à la place d’Élie.

Ce qu’il importe que nous remarquions, c’est que le manteau est toujours là.

Quelle leçon pour nous !

Dieu ne nous a pas donné son Saint-Esprit, seulement pour les premières heures de notre vie chrétienne, ou pour les premières semaines, les premiers mois, voire même les premières années, mais pour que nous le gardions, avec une intensité renouvelée, toute notre vie.

Le Saint-Esprit est non seulement nécessaire à l’appel et dans les premières prédications, mais dans tout le service de Dieu.

Nous remarquons autre chose à propos de ce verset :

Il est dit : « Il prit le manteau qu’Élie avait laissé tomber … »

Élie, partant pour le ciel, n’a pas laissé Élisée sans rien, il lui a laissé son manteau ; dans ce manteau, il y avait le souvenir du ministère passé d’Élie ; il y avait aussi le souvenir de la puissance qui l’accompagnait.

Élisée qui prenait la succession du prophète, a ramassé le manteau.

Ceci nous fait penser à ce que le Seigneur Jésus a laissé à ses disciples lorsqu’Il est remonté au ciel.

« Il vous est avantageux que je m’en aille, dit-il, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jean : 16 / 7)

Jésus, remonté au ciel a envoyé la puissance du Saint-Esprit sur son Église ; notre attitude à l’égard de ce puissant baptême doit être semblable à l’attitude d’Élisée à l’égard du manteau d’Élie ; nous lisons en effet au verset : 14 du chapitre : 2, du deuxième livre des Rois : «  Il prit le manteau qu’Élie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux »

Le manteau fut sa propriété, il lui appartint, il devint son manteau à lui.

Sachons saisir la puissance du Saint-Esprit pour nous ; que nous puissions faire notre, ce don de Dieu.

Nous remarquons aussi qu’Élisée s’est servi du manteau.

Il ne l’a pas gardé dans son armoire comme souvenir, mais il l’a mis en service.

Que faisons-nous de la puissance du Saint-Esprit que Dieu nous a donné ?

Que nous soyons de ceux qui s’en servent pour la gloire de Dieu.

C’est pour cela que Dieu nous l’a donné. Il nous faut en être conscient.

Quel malheur pour ceux qui n’auront pas prévu une réserve d’huile dans leur lampe, lorsque Jésus paraîtra !

La porte du ciel leur sera fermée.

Soyons donc remplis du Saint-Esprit.

(Notez : 1 Rois : 19 / 13) Élie s’était enveloppé le visage, de son manteau pour rencontrer Dieu.

Nous avons dit, au début de ce chapitre, qu’Élisée n’aurait pas pu continuer son labourage avec un manteau de prophète sur le dos.

Le fait qu’il soit revêtu du manteau était le signe visible de l’appel de Dieu.

C’est le premier temps de la vocation « Au sens propre d’appel »

Ce que Dieu attendait d’Élisée, c’était sa décision.

C’est le deuxième temps de la vocation.

Car c’est une chose que de recevoir une vocation de la part de Dieu et c’en est une autre que de répondre à cette vocation.

Imaginons-nous la scène.

Élisée en en train de labourer. 

Un homme qu’il ne connaît pas ou seulement pour en avoir entendu parler, s’approche, le revêt de son manteau, puis s’éloigne. 

Il est bien évident qu’Élisée doit prendre une décision.

S’il avait refusé de suivre Élie, je suppose que ce dernier serait revenu chercher son manteau.

C’est ce qui se passe avec un individu qui refuse de répondre à l’appel de Dieu.

Dieu vient lui enlever l’onction qu’il avait reçue de sa part et c’est ainsi qu’il perd la bénédiction.

N’oublions jamais ces deux temps de la vocation divine : L’appel proprement dit et la réponse à l’appel.

Un individu peut très bien avoir reçu une vocation de la part de Dieu ; et échouer par la suite parce qu’il aura compromis son appel par son attitude.

Je citerai quelques exemples : Adam, en Eden avait reçu une vocation splendide de Dieu ; mais il l’a compromise par son péché ; nous en savons quelque chose !

Saül avait reçu une belle vocation et vous savez ce qu’il en a fait.

Le peuple d’Israël avait reçu une vocation au sein du monde entier ; mais par quel chemin est-il passé pour avoir compromis cette vocation ?

Il faut que nous veillions à répondre entièrement aux exigences de Dieu sous peine de voir le manteau ôté de dessus nos épaules par Celui qui l’y aurait placé auparavant.

 
Versets : fin : 19 et 20 :

« Élisée, quittant ses bœufs, courut après Élie, et dit laisse-moi embrasser mon père et ma mère, et je te suivrai. Élie lui répondit : va, et reviens ; car pense à ce que je t’ai fait »

Nous assistons ici au deuxième temps de la vocation d’Élisée, celui où il a pris une décision.

Notons que derrière ses bœufs, il savait apprécier la valeur de la providence divine car il a tout quitté pour marcher avec Dieu.

« Élisée quittant ses bœufs … »

Il y a dans cette courte expression, une leçon fondamentale pour répondre favorablement au plan de Dieu.

Élisée a quitté ses bœufs autrement dit, il a tourné le dos à ses occupations, à son travail, pour servir Dieu.

Que représentaient-ils, ces bœufs ?

C’était sa richesse, sa propriété, et Élisée a quitté tout cela pour Dieu.

D’ailleurs, il me semble qu’on ne peut  pas servir Dieu et Mammon.

Ces bœufs étaient aussi le reflet du travail d’Élisée, c’était son temps toute la journée, il travaillait dans les champs, mais il a laissé son temps entre les mains de Dieu.

Élisée est le type d’un choix excellent, parfait.

Il est le reflet d’un dépouillement total pour la cause de Dieu.

Il n’est pas possible d’être à la fois à ses occupations et à celles de Dieu, il faut faire un choix.

Souvenons-nous que Jésus s’est dépouillé de sa gloire céleste pour réaliser le plan de Dieu.

Le disciple n’étant pas plus que le maître, si le Maître est passé par ce chemin, le disciple devra lui aussi se dépouiller.

« Élisée courut … »

Ah ! Il était pressé d’obéir à Dieu, il n’avait pas de temps à perdre.

Il n’a pas fait une petite marche, il a couru.

Maintenant, qu’il savait ce que Dieu attendait de lui, Élisée s’est empressé d’aller à sa suite.

Je crois que nous vivons une époque où Dieu nous demande de courir racheter le temps.

L’épître aux Hébreux ne dit-elle pas : « Nous donc aussi … courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » (Hébreux : 12 / 1)

Pour courir, il faut du souffle ; sinon, après quelques mètres, nous sommes fatigués et incapables d’aller plus loin.

Dans notre vie avec Dieu, si nous n’avons pas le souffle du Saint-Esprit, nous serons vite lassés et impuissants pour achever la course.

Maintenant, il faut noter autre chose :

Élisée n’a pas couru n’importe où, n’importe comment, il a « Couru après Élie »

Il s’est élancé sur les traces d’un homme qui vivait avec Dieu.

Attention à la manière dont nous courons et avec qui nous courons.

« Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs »

Le diable n’essaiera pas toujours de nous empêcher de courir par des épreuves terribles, mais quelque fois par les gens avec lesquels nous courons.

Il y a des compagnies qui nuisent à notre vie spirituelle.

Je ne parle pas des relations entre frères et sœurs dans l’église, mais des relations que les enfants de Dieu peuvent avoir avec le monde.

Ceci est un piège et nous devons y veiller.

Dans le texte que nous avons lu dans les Hébreux, il est dit : « Courons avec persévérance … ayant les regards sur Jésus »

C’est après Lui que nous devons aller, Il est un guide sûr.

Avec la promptitude à servir Dieu, un autre sentiment prend son essor dans le cœur d’Élisée, c’est le sentiment familial.

Nous avons ici un grand avertissement de Dieu.

Élisée était un bon fils, il était reconnaissant.

Je crois que c’est une vertu de plus en plus rare !

Juste avant de suivre Élie, il a eu une petite pensée pour ses parents.

Cela, c’est bien, mais il y avait un piège pour lui.

Lisons dans (Luc : 9 / 61 à 62)

« Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière n’est pas propre au royaume de Dieu »

Ce que Dieu veut nous montrer dans ce texte, c’est que la famille, NOTRE famille, peut-être un piège pour nous empêcher de répondre à la vocation de Dieu.

Dans ce récit, Jésus appelle un homme ; et cet homme voulut prendre congé de ceux de sa maison avant de suivre le Maître, chose légitime à première vue.

Le diable ne se sert pas toujours des choses contraires à la Parole de Dieu pour nous faire pécher.

Il nous fait simplement substituer nos exigences à celle de Dieu.

C’est un drame.

Jésus n’a pas dit à cet homme « Je te défends d’aller prendre congé de ceux de ta maison, c’est un ordre, tu n’iras pas »

Il lui a donné un conseil qui est, en même temps, un sérieux avertissement : « Celui qui met la main à la charrue et qui regarde en arrière n’est pas propre au royaume de Dieu »

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Jésus semble avertir cet homme : «  Tu as entendu ma voix, tu as bénéficié de ma parole, de mes directives, tu as goûté ma présence, tu m’as vu à l’œuvre, tu as entendu mon appel, si pour ta famille, tu refuses de me suivre, tu n’es pas propre au royaume de Dieu »

Si Jésus a pris soin de donner un tel avertissement, c’est parce qu’Il sait qu’il y a dans le sentiment familial, un piège pour la marche avec Dieu.

Élisée a voulu dire au revoir à papa et maman.

Élie dit alors : « Va…et reviens »

Autrement dit : « Va, fais vite, ne t’attardes pas, ne perds pas de temps »

Il y a dans les paroles d’Élie, toute une sagesse spirituelle acquise par sa communion avec le Seigneur.

Il semble dire au futur prophète : « Souviens-toi du manteau dont je t’ai vêtu, souviens-toi de ce que Dieu veut faire avec toi, souviens-toi du but de ma mission, que ta famille ne soit pas un obstacle pour toi, pour répondre à la vocation de Dieu. Attention, Élisée ne laisse pas entrer dans son cœur un sentimentalisme familial ! »
 
 



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