Elisée allait être pesé dans la balance de Dieu.
Nous sommes aussi, pesés dans la balance de Dieu.
Puissions-nous être trouvés lourds !
Des monts Horeb à Abel-Mehola, il y a plus de 250 kilomètres à vol d’oiseau.
Quand Dieu décide de choisir un homme, les distances ne comptent pas.
Elles ne doivent pas compter non plus pour ceux qui sont à son service.
Élie a dû l’apprendre.
Plusieurs, à sa place, auraient dit : « Tu as renouvelé mes forces et voilà qu’aussitôt tu me demandes de faire plus de 250 kilomètres à pied ; tu sais, Seigneur, ce n’est pas bon pour la santé de faire trop de marche ; et puis, maintenant, je suis un prophète au seuil de la retraite ; n’y a-t-il pas quelqu’un qui pourrait envoyer Élisée ici ?»
Cela, c’est le raisonnement de la désobéissance.
Élie a obéi.
Il savait que, sur la terre, il n’y a pas de retraite pour le service de Dieu, elle venait, elle était proche, mais en attendant, il fallait obéir jusqu’au bout.
N’avez-vous jamais remarqué que lorsque nous commençons à discuter avec Dieu et avec Sa Parole, cela prouve que nous ne sommes plus tout à fait décidés à obéir ?
Puissions-nous retenir ceci des leçons suivantes :
Nos victoires spirituelles dépendent de la manière dont nous nous maintenons dans la vie avec Lui et de la manière dont nous sommes partis avec le Seigneur.
Lorsque Dieu nous place devant un dilemme, sachons prendre position pour Lui.
Souvenons-nous enfin de l’obéissance d’Élie, qui n’avait pas tari avec les années.
Verset : 19:
« Élisée, fils de Schaphath, qui labourait »
Élisée avait un nom merveilleux qui signifie : « Dieu est salut »
Il était le fils de Schaphath, c’est-à-dire fils de « Il a jugé »
De ces deux noms, il est possible de découvrir une leçon importante pour nous.
Quelle famille, que celle de ce laboureur !
« Il a jugé » engendre « Dieu est salut »
Ce que nous essaierons de montrer, c’est que Dieu exerce, quelquefois, son jugement sur nous, pour notre bien, dans un but salutaire.
Lisons dans le livre du prophète (Ésaïe : 53 / 5)
« Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités, le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris »
Il est question de Jésus-Christ.
Tout le message de l’évangile est résumé dans ce texte.
Dieu en voyant la misère des hommes, a voulu les sauver, pour ce faire, Il a envoyé Jésus, son Fils unique sur la terre et c’est Lui qui a subi la condamnation de Dieu à notre place ; c’est Lui, qui sur la croix, a pris sur son corps, le poids écrasant de l’humanité souillée par le péché.
Dieu, en son fils Jésus, a jugé le péché, notre péché, et ainsi « Est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel » (Hébreux : 5 / 9)
Le jugement exercé par Dieu sur son Fils est devenu la source de notre salut.
Jésus était lui aussi « Dieu est salut », fils de « Il a jugé »
Paul écrivant aux Corinthiens dit ceci : « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés » (1 Corinthiens : 11 / 31)
Il n’est plus question de l’homme, en face de Dieu, mais du chrétien face à lui-même, et nous avons ici la clef d’un principe divin extraordinaire.
Le chrétien doit exercer sur son cœur, son propre jugement, un jugement honnête devant Dieu.
Il doit être capable de reconnaître ce qui peut déplaire à Dieu dans sa vie.
S’il fait cela, Dieu n’a plus à juger puisque le jugement est déjà exercé par nous-mêmes, est-ce pour cela que Dieu nous approuve ?
Loin de là !
Mais si, étant conscients de notre faute « Nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner » (1 Jean : 1 / 9)
Le jugement contribue alors à notre salut.
Nous lirons encore ceci : « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu’Il te reprend, car le Seigneur châtie celui qu’Il aime » (Hébreux : 12 / 5-6)
Il s’agit là, du jugement que Dieu exerce sur nous lorsque nous avons besoin d’être redressés.
Dieu prend quelquefois des mesures à notre intention, pour nous remettre dans le droit chemin, à l’heure du jugement de Dieu, notre chaire n’y trouve pas son compte mais le châtiment est salutaire.
Si Dieu n’avait pas exercé son jugement sur David, lorsqu’il pécha avec la femme d’Urie, il se serait fourvoyé dans une voie de perdition.
Le jugement prononcé par Nathan lui fut salutaire.
Il est de même pour nous.
Avez-vous remarqué l’occupation du futur prophète chois par Dieu ?
« Il labourait »
Élie vient de faire une longue marche, et alors qu’il côtoie un vaste champ, un homme est en plein travail, derrière douze paires de bœufs.
Je ne sais pas ce que vous auriez fait à la place d’Élie ?
Quelques-uns se seraient peut-être cachés et auraient examiné ce laboureur.
« Quoi ! C’est cet homme que Dieu a élu prophète à ma place ! Un laboureur ! Mais il n’a certainement pas les capacités intellectuelles pour faire un bon prophète »
Quel rapport y a-t-il entre un laboureur et un prophète de Dieu ?
Savez-vous que le Seigneur n’attend pas après les diplômes d’universités ou d’écoles bibliques pour prendre un individu à son service ?
Car, réfléchissons un peu, quel rapport y a-t-il entre un pêcheur et un apôtre ?
Entre un péager et un disciple de Christ ?
La seule réponse que nous pouvons donner c’est que, entre la situation que nous occupons et celle où Dieu veut nous introduire, il y a Sa Sainte volonté, Sa providence et Sa puissance qui sont à l’œuvre.
Élie avait une mission à remplir et il l’a remplie : « Oindre ce laboureur qui travaillait dans son champ »
Élisée labourait, et il le faisait courageusement.
Il y avait longtemps que Dieu regardait Élisée labourer.
Il avait déjà les yeux sur lui alors que le prophète était encore à Horeb.
Personne ne se serait arrêté pour regarder un laboureur, tableau quotidien et banal.
Dieu, lui, s’est arrêté pour le choisir.
Il nous semble que parfois nous labourons seuls, dans notre champ, et que personne ne s’arrête pour nous encourager, non !
Quelqu’un examine notre travail, c’est Dieu.
Dieu en examinant Élisée, devait se dire : « Celui-là, j’en ferai un prophète à la place d’Élie »
Le Seigneur appelle toujours des gens occupés, des gens courageux, Il n’aime pas les oisifs, les paresseux.
Rêver de servir Dieu, ce n’est pas le servir.
Élisée était de ceux qui ne perdent pas leur temps, et Dieu aime de tels hommes.
Apprenons encore une leçon spirituelle quand au métier d’Élisée :
Dans (Genèse : 3 / 17), nous assistons à la punition que Dieu inflige à Adam à cause de sa désobéissance : « Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie … »
J’imagine l’angoisse d’Adam lorsque, chaque jour, il devait se rendre dans les champs, pour accomplir le métier de sa condamnation. Quelle tragédie !
Chaque pas, chaque geste, chaque goutte de sueur criait sur la surface de la terre, la désobéissance d’Adam.
Plus tard, son fils Caïn accomplira lui aussi le métier de laboureur.
Quel tableau sombre que celui de la vie de cet homme !
Il fut le premier assassin.
Et nous retrouvons Élisée accomplissant lui aussi le métier de laboureur.
Il n’était pas sans savoir que ce métier était celui de son ancêtre, Adam, ancêtre transgresseur de la loi de Dieu.
Je suppose que derrière sa charrue, Élisée était conscient de son péché, ce sont des hommes conscients de leur péché et de leur faiblesse que Dieu emploie.
C’est au travers de tels instruments qu’Il se glorifie.
Élisée exerçait « Le métier de la condamnation » ; mais il s’appelait « Dieu est salut » Dieu a voulu imprimer son salut dans notre cœur pécheur mais régénéré par sa grâce.
Dieu n’a jamais employé des surhommes pour son service, Paul dit aux Corinthiens : « Dieu, ce me semble, a fait de nous apôtres, les derniers des hommes » (1 Corinthiens : 4 / 9) Ailleurs l’apôtre se taxe de « Plus grand des pécheurs ». Il n’était pas ignorant de la bassesse de sa nature et cependant quel ministère il eut !
Celui qui se croit capable de servir Dieu prouve au fond qu’il ne l’est pas. Voilà l’enseignement qui se cache derrière les sillons d’Élisée. Verset : 19 :
« Il y avait devant lui douze paires de bœufs et il était avec la douzième »
Nous avons ici la manière pratique employée par Élisée pour labourer.
Elle nous révèle sa personnalité.
1. Élisée était un homme de bon sens :
Il savait que pour faire du bon travail, il fallait mettre la charrue APRES les bœufs.
C’est évident.
Les bœufs étaient devant eux ils étaient visible de par leur masse imposante et le long cortège qu’ils formaient.
La charrue, au contraire devait être cachée par tous ces bœufs.
Mais, au fond, bien qu’invisible, c’est elle qui faisait le travail.
C’est elle qui remuait la terre et qui traçait les sillons dans lesquels le laboureur Élisée jetterait, plus tard, la semence.
Il y a là une grande leçon pour nous.
Dieu veut que nous soyons des hommes de bon sens pour que nous placions la charrue au bon endroit.
J’emprunterais à la charrue l’image de la communion avec Dieu par la prière.
Dieu, qui nous a adressé une sainte vocation, veut nous apprendre à labourer avec cette charrue-là.
Si nous voulons faire du bon travail dans le champ de Dieu, il faut nous servir de la prière.
Jésus a passé des nuits dans la prière, Il a dit un jour à ses disciples impuissants pour chasser un démon « Cette sorte de démon ne sort que par le jeûne et la prière » (Matthieu : 17 / 21)
Dieu veut nous apprendre que la prière est le seul moyen pour labourer les terrains si difficiles des cœurs.
C’est elle qui remue la terre.
C’est elle qui brisera l’incrédulité, l’indifférence, la moquerie.
C’est elle qui tracera les sillons dans lesquels la Parole de Dieu sera semée et pourra alors porter des fruits.
La charrue d’Élisée nous parle de la prière SECRETE.
C’est cela la charrue placée derrière les bœufs.
Si nous prions seulement pour montrer aux autres notre vie de prière, il n’y aura aucun sillon de tracé et le travail sera vain.
La prière secrète engendre des victoires extraordinaires.
La Bible est pleine de gens qui firent des prières secrètes et qui virent des choses glorieuses. 2. Élisée nous parle d’humilité :
Il n’était pas avec la première paire de bœufs mais avec la douzième.
Il savait se placer en arrière. Il était derrière ses bœufs là où se trouvait la charrue.
Notre vie de communion avec Dieu ne contribuera pas à nous placer en avant et à faire prévaloir notre personnalité, elle nous amènera à l’humiliation.
La prière nous portera en arrière pour que nous comprenions que le travail de Dieu ne se fait pas avec ses propres forces, mais avec les forces divines.
Il faut nous rendre à cette évidence : « Moins nous passons de temps avec le Seigneur, moins Il en passe avec nous »
Que Dieu nous apprenne à manier convenablement la charrue qu’Il nous a confiée. 3. Élisée était un homme pratique :
Le fait qu’Élisée était avec la douzième paire de bœufs, présentait pour lui des avantages.
Il pouvait DIRIGER le travail.
Si les « Ouvriers » d’Élisée avaient été derrière lui, la direction du travail n’aurait pas été facile.
Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde, le Maître des douze, leur a lavé les pieds ; oui, Il s’est abaissé jusque là et c’est aussi pour cette raison qu’Il peut être le chef de l’Église et la diriger parfaitement.
De plus, Élisée pouvait SURVEILLER le travail.
Jésus a dit : « Veillez et priez, afin de ne pas tomber dans la tentation » (Matthieu : 26 / 41)
L’humilité nous permet de surveiller notre vie spirituelle.
Lorsqu’un homme tombe dans l’orgueil, il se trompe lui-même, il s’égare, et il est incapable de surveiller sa vie, n’ayant plus une vue claire de sa situation.
Acceptons d’êtres placés en arrière, dans le service de Dieu, nous souvenant que le disciple n’est pas plus que le maître qui fut « Doux et humble de cœur »
Elisée étant avec la douzième paire de bœufs, il lui était facile de redresser un travail imparfait ou inconvenable.
C’est aussi un avantage de l’humilité dans notre service pour Dieu.
Un jour, les disciples de Jésus cheminaient ensemble ; et ils se mirent à discuter pour savoir lequel était le plus grand.
Ils étaient en train de tracer un sillon tortueux, ceux-là !
Jésus leur donna une bonne leçon qui dut porter dans leur cœur ; et savez-vous pourquoi ?
Parce que, bien que le plus grand, Il s’est placé lui-même le dernier et Il s’est fait le serviteur de tous.
Que Dieu nous aide à posséder l’humilité du Maître ! Verset : 19 :
« Elie s’approcha de lui, et il jeta sur lui son manteau »
Voilà le point déterminant du changement dans la vie d’Élisée.
La mission d’Élie s’achève, celle d’Élisée commence.
Ce qui a provoqué une réaction de la part d’Élisée, c’est qu’il fut revêtu du manteau d’Élie.
Au verset suivant, nous lisons qu’il courut après Élie.
Ce dernier était donc déjà reparti.
Nous ne savons pas combien de temps Élisée garda le manteau d’Élie sur le dos, peut-être voulait-il terminer le sillon ?
Ce qu’il est important de remarquer, c’est qu’Élisée ne pouvait pas continuer son travail de labourage avec le manteau d’un prophète sur le dos.
Il fallait maintenant prendre une décision.
Nous insisterons sur ce point, tout à l’heure.
Lisons dans l’évangile de (Marc : 10 / 49-50)
« L’aveugle jeta son manteau et, se levant d’un bond, vint vers Jésus »