J’imagine facilement la scène. Élisée a dû courir.
Arrivant tout essoufflé, il pousse la porte de la maison.
Sa maman est là, préparant le dîner pour son petit laboureur fatigué :
- Appelle papa, je viens vous embrasser, je pars,
- Quoi ?
- Je pars pour Dieu !
- Mais où donc ?
- Heu…je ne sais pas.
- Oh ! Assied-toi là mon fils, tu es malade !
- Non, je pars !
Et je suppose qu’Élisée a raconté l’histoire du manteau d’Élie, de l’appel de Dieu pour le ministère « Service »
On ne l’a peut-être pas pris au sérieux.
Lorsque l’on parle à des parents de vocation, d’appel divin, de renoncement à une situation, on n’est pas toujours pris au sérieux, ou on nous considère avec pitié comme des fous.
Élisée a dû continuer, c’est cela lutté contre le sentiment familial !
- Je labourais comme à l’habitude, un prophète est venu, il a jeté sur moi son manteau, et ça, ça veut dire que Dieu me veut à son service !
La maman a peut-être dit à son mari, comme d’autres ont dit :
- Tu sais chéri, il faut que tu ailles chercher, le docteur, le petit est atteint et sérieusement !
- Non, je pars !
Il y a peut-être eu un combat dans le cœur d’Élisée, un moment où il a considéré que c’était une aventure dont l’issue était incertaine ; je pense que le conseil d’Élie retrouve toute sa valeur, c’est cela le piège familial.
- Dis mon fils, as-tu pensé à tes bœufs, à tes terres, à ton argent, à ta situation ?
Il y a des parents qui ne voient pas plus loin que les intérêts terrestres.
Certains sont des freins, pour leurs enfants, dans les voies de Dieu.
- Alors comme ça, tu nous quittes ?
- C’est comme cela que tu nous remercies de t’avoir fait une situation, de t’avoir donné une bonne éducation ?
Tu es un ingrat !
Ah ! Mes amis, le sentiment familial !
- Je pars et je viens vous dire au revoir.
C’était décidé, une décision solide que celle d’Élisée !
Il semble entendre Jésus dire : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Matthieu : 10 / 37)
Je veux croire que Dieu a aidé Élisée à fermer la porte derrière lui pour s’élancer dans la carrière qui lui était maintenant ouverte.
Verset : 21 :
« …Il revint prendre une paire de bœufs, qu’il offrit en sacrifice ; avec l’attelage des bœufs il fit cuire leur chair, et la donna à manger au peuple. Puis il se leva, suivit Élie et fut à son service »
Je ne considère pas ce verset comme faisant partie de la vocation d’Élisée proprement dite.
Je pense qu’il en est plutôt la glorieuse conséquence.
Élisée a donc quitté le domicile familial pour être au service de Dieu.
Que va-t-il faire ?
Il offre à Dieu un sacrifice et pas n’importe lequel :
Ses bœufs avec leur attelage.
C’est un sacrifice complet qu’il fait à Dieu.
Nous sentons nettement que dans cet acte il n’y a pas de regrets, Élisée a tout donnée à Dieu.
Nous avons lu dans le chapitre précédent qu’Élisée a quitté ses bœufs !
Dans cette autre partie, il offre ses bœufs à Dieu ; c’est un nouveau pas de fait dans la consécration.
Nous avons signalé ce que représentaient les bœufs pour Élisée.
Il nous faut prendre conscience qu’Élisée a tout donné à son Maître.
En offrants ses bœufs, il offrait son argent, son temps, ses biens, sa situation.
Savez-vous quel fût le résultat de ce sacrifice ?
Il donna à manger au peuple et le peuple fut nourri.
Le peuple mangea sur le sacrifice d’Élisée.
Et savez-vous ce qu’il a mangé, en prenant les morceaux de bœufs ?
Chaque personne du peuple mangeait un peu de la richesse d’Élisée ; un peu de son temps aussi ; un peu de ses biens ; quelle leçon !
Si nous tournons le dos à nos intérêts, et à nos avantages pour nous occuper de ceux de Dieu, alors nous aussi nous pourrons nourrir ceux qui nous entourent.
Ils pourront manger notre temps, notre argent, nos forces, parce que nous les auront offert à Dieu en premier.
Les contemporains de Jésus ont mangé son temps, sa puissance, ses forces, parce qu’Il venait s’offrir pour eux.
Si nous pouvions entendre l’appel de Dieu à la consécration au travers de la conduite d’Élisée.
Nous ferons une dernière remarque concernant cette vocation :
Quand Élisée s’est levé et qu’il est parti avec Élie, il fut à son service.
Il a servi Élie.
Lisons dans (2 Rois : 3 / 11)
« Mais Josaphat dit : N’y a-t-il ici aucun prophète de l’Eternel, par qui nous puissions consulter l’Eternel ? L’un des serviteurs du roi d’Israël répondit : Il y a ici Élisée, fils de Schaphath, qui versait l’eau sur les mains d’Élie »
La Parole de Dieu nous révèle ici, l’occupation d’Élisée au début :
Il versait de l’eau sur les mains d’Élie.
Élisée n’est pas devenu d’emblée le grand prophète.
Il a appris que le service de Dieu impliquait le service des hommes.
Il y a des hommes qui veulent bien servir Dieu, mais qui ne veulent pas servir les autres.
Ceci n’est pas dans la volonté de Dieu.
Jésus s’est fait le serviteur de tous ; Il n’est pas venu pour être servi mais pour servir.
Un soir, Il a lavé les pieds de ses disciples, Lui le Fils de Dieu (Jean : 13 / 5)
Nous lirons aussi (Luc : 22 / 27)
« Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert »
Si nous voulons servir Dieu de tout notre cœur, il nous faut aussi apprendre à servir les autres.
En conclusion, voilà ce que nous enseigne ce récit de l’appel d’Élisée.
Puissions-nous nous souvenir de l’enseignement de la Parole de Dieu et la faire nôtre, en l’appliquant dans nos relations avec Dieu et avec le monde.